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«Si nous ne prenons pas la parole qui va le faire ?» : Nan Goldin secoue la soirée d’inauguration des Rencontres d’Arles

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La photographe américaine de 71 ans a donné le ton de cette 56e édition avec un discours militant qui n’a pas pris une ride.
Nan Goldin lors d'une action de son organisation P.A.I.N (Prescription Addiction Intervention Now) s'opposant aux opioïdes, à Paris, le 1er juillet 2019. (Denis Allard/Libération)
publié le 9 juillet 2025 à 14h38

«Il en faut du «courage» pour m’inviter à Arles, par les temps qui courent», a lancé, mardi 8 juillet, Nan Goldin de sa voix caverneuse et pleine de malice à Christoph Wiesner, directeur des Rencontres. Célèbre pour son œuvre intimiste et profonde, la photographe culte expose pendant le festival le «Syndrome de Stendhal» à l’église Saint-Blaise, un diaporama plein de grâce où elle relie ses photographies avec des œuvres de musées classiques, des peintures et des sculptures. Pour la soirée d’inauguration du festival, dans le théâtre antique comble et fébrile, galvanisé par sa présence, elle a montré aussi «Memory Lost» (2019-2021), un diaporama retraçant une vie d’addictions, ponctuée d’enregistrements de répondeurs téléphoniques des années 80, de films super 8 et d’entretiens avec ses amis. «Vous vous souvenez des répondeurs téléphoniques ?» lançait-elle à la salle, de son timbre rauque et intense.

Réputée pour des photographies décrivant sa génération marquée par la drogue et le sida, Nan Goldin a reçu ce soir-là le prix Kering «Women in Motion» pour la photographie, succédant ainsi à