«Il en faut du «courage» pour m’inviter à Arles, par les temps qui courent», a lancé, mardi 8 juillet, Nan Goldin de sa voix caverneuse et pleine de malice à Christoph Wiesner, directeur des Rencontres. Célèbre pour son œuvre intimiste et profonde, la photographe culte expose pendant le festival le «Syndrome de Stendhal» à l’église Saint-Blaise, un diaporama plein de grâce où elle relie ses photographies avec des œuvres de musées classiques, des peintures et des sculptures. Pour la soirée d’inauguration du festival, dans le théâtre antique comble et fébrile, galvanisé par sa présence, elle a montré aussi «Memory Lost» (2019-2021), un diaporama retraçant une vie d’addictions, ponctuée d’enregistrements de répondeurs téléphoniques des années 80, de films super 8 et d’entretiens avec ses amis. «Vous vous souvenez des répondeurs téléphoniques ?» lançait-elle à la salle, de son timbre rauque et intense.
Réputée pour des photographies décrivant sa génération marquée par la drogue et le sida, Nan Goldin a reçu ce soir-là le prix Kering «Women in Motion» pour la photographie, succédant ainsi à