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Exposition

«Tout doit disparaître» au Centquatre, le cocasse du siècle

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Puisées dans la collection de Jean-Marie Donat, les photographies vernaculaires exposées dans «Tout doit disparaître» vont du désopilant à l’affligeant, dépeignant une société en plein essor capitaliste, de l’après-guerre aux années 80.
Jean-Marie Donat possède plus de 40 000 photos anonymes. (JM Donat)
publié le 24 décembre 2021 à 8h08

En voilà une expo feel good pour ragaillardir des fêtes plombées par le dernier variant du Covid… Dans le vaste sous-sol du Centquatre, les centaines de photographies de «Tout doit disparaître» n’ont que faire de la mélancolie ambiante : elles se marrent comme des petites folles, tout à leur reflet d’un monde joyeux, suranné et absurde. Et nous rions avec, en les regardant les yeux écarquillés et la bouche bée, derrière un masque remonté jusqu’aux oreilles ! Il y a là tout ce qu’il faut pour une grande fiesta visuelle : des jolies filles et des garçons mignons, des gâteaux à la crème, des objets publicitaires, le père Noël, des sapins blancs comme neige et des cadeaux, alors pourquoi s’interdire une plongée dans l’univers fabuleux de la collection de Jean-Marie Donat ?

Imaginée par Audrey Hoareau, la nouvelle directrice du centre régional de la photographie de Douchy-les-Mines, l’exposition rassemble plus de 1 000 photographies vernaculaires issues des archives d’un seul homme, au goût certain pour le cocasse, le grotesque et l’affligeant. Les penchants de Jean-Marie Donat avaient déjà été repérés par Libé à l’occasion de la publication de A Self Portrait of the XXth Century, un autoportrai