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Libération
Interview croisée

Ukraine: «Les images qu’on voudrait oublier sont fatalement celles qui marquent le plus»

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Alors que la 34e édition du festival de photojournalisme Visa pour l’image accorde une place majeure à la couverture de la guerre en Ukraine, «Libération» fait dialoguer quatre photographes concernés par le conflit, les Ukrainiens Mstyslav Chernov et Evgeniy Maloletka, l’Australien Daniel Berehulak et la Franco-Russe Elena Chernyshova.
Un soldats ukrainien à Irpin, le 29 mars. (Daniel Berehulak/MAPS)
publié le 2 septembre 2022 à 18h26

Implacable caisse de résonance des affres planétaires, le festival Visa pour l’image sonne rituellement la fin de la récréation estivale. A l’heure de sa 34e édition, le rendez-vous catalan dédié au photojournalisme accorde fatalement une place majeure à la couverture de la guerre en Ukraine, avec pas moins de cinq expositions, judicieusement complémentaires. A cette occasion, Libération a réuni autour d’une même table quatre photographes, les jeunes Ukrainiens Mstyslav Chernov et Evgeniy Maloletka (qui, en binôme, ont sillonné pour l’agence Associated Press la ville martyre de Marioupol), l’Australien Daniel Berehulak (dépêché par le New York Times sur le carnage de Boutcha), et la Franco-Russe Elena Chernyshova qui, bravant l’oukase moscovite, a suivi aussi bien les élans pacifistes réprimés, que l’endoctrinement instauré pour contrôler l’opinion.

Comment concevez-vous votre rôle sur le terrain ?

Evgeniy Maloletka : En espérant que nos photos aient un impact considérable, quitte à ce que celui-ci ne transparaisse, y compris pour nous, que des semaines ou des mois plus tard. Toutes les personnes présentes sur le terrain ont h