En ce dernier week-end d’août et premier de septembre s’est ouverte à Perpignan la 36e édition de Visa pour l’image, plus grand rendez-vous mondial dédié au photojournalisme, dans une atmosphère orageuse, validée du reste par une inhabituelle pluie dominicale en fin de journée.
Une bonne vingtaine d’expositions composent le menu 2024 d’un panorama réputé âpre et intransigeant, qui rend compte sans fard de l’actualité internationale. Parmi celles-ci figure «la Tragédie de Gaza» de Loay Ayyoub. Un jeune photographe palestinien qui, mandaté par le Washington Post, a couvert pendant cinq mois – des jours qui ont suivi le raid meurtrier perpétré par le Hamas le 7 Octobre jusqu’en février –, l’inexorable calvaire de la population civile palestinienne, décimée par les attaques de l’armée israélienne. Un sujet qui a valu à son auteur le visa d’or de la ville de Perpignan. Laquelle, par la voix de son maire, s’est pourtant aussitôt désolidarisée du palmarès. Samedi 31 août, lors du lancement officiel du festival, Louis Aliot, figure de l’extrême droite élu en juillet 2020 à la tête de la commune, a en effet profité de la tribune pour critiquer ouvertement la manifestation qu’il héberge, en déclarant : «Je ne remettrai pas le prix cette année, ni moi ni personne de la ville.» S’estimant «mal à l’aise avec le traitement de cette guerre», l’élu du Rassemblement national va jusqu’à préciser qu’il aurait préféré récompenser «un journaliste totalement indépendant du