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Présidentielle : les vocations naissent à l’automne

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Au fil des tempsdossier
L’histoire se télescope avec le présent, souvent en empruntant des chemins buissonniers pour mieux se rappeler à notre bon souvenir. «Libé» explore dans cette chronique la concordance des temps. Retour sur l’élection reine qui, depuis 1962, fait naître les vocations.
Vote à Paris le 28 octobre 1962 lors du référendum sur l'élection du Président au suffrage universel. (AFP)
publié le 2 octobre 2021 à 18h34

En septembre 1962, le Général de Gaulle prenait une décision qui allait profondément bouleverser la vie politique française. Le «général micro», ainsi surnommé par ses adversaires vichystes, devenu le premier président cathodique de la Ve République, annonçait le 20 septembre qu’il allait consulter le peuple français par voie de référendum sur une réforme de la Constitution bâtie par ses soins et sur l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel.

«Sans que doivent être modifiés les droits respectifs, ni les rapports réciproques des pouvoirs exécutif, législatif, judiciaire mais en vue de maintenir et d’affermir dans l’avenir nos institutions, je crois devoir faire au pays la proposition que voici : quand sera achevé mon propre septennat, ou si la mort ou la maladie l’interrompait avant le terme, le président de la République sera élu au suffrage universel. Sur ce sujet qui touche tous les Français, par quelle voie convient-il que le pays exprime sa décision ? Je réponds : par la plus démocratique, la voie du référendum», déclare-t-il dans la «lucarne magique» qui commence à se répandre dans les foyers de l’Hexagone.

Cette modification constitutionnelle sera approuvée le 28 octobre 1962 par 62% de «oui», bien que la réforme se soit heurtée à l’hostilité de la majorité des partis d’opposition et de la droite non gaulliste. Le seul président de la République à avoir été élu au suffrage universel – masculin – a été Louis-Napoléon Bonaparte en 1848, qui a enterré la Rép