L’équivalent d’un «prix Nobel» inexistant pour le journalisme. Le prix Albert-Londres, qui couronne chaque année les meilleurs reportages écrit et audiovisuel francophones, a annoncé ce mercredi 17 septembre au soir les sélections dans ses différentes catégories. Et pour le 87e prix de la presse écrite, figurent deux journalistes de la rédaction de Libération, Julie Brafman et Célian Macé, et trois collaborateurs réguliers, Iris Lambert, Matteo Maillard et Arthur Sarradin. Eliott Brachet (le Monde), Emmanuel Haddad (l’Orient-le Jour) et Ariane Lavrilleux (Disclose) sont également sur la short-list.
Pour le 41e prix audiovisuel, ont été retenus : Solène Chalvon-Fioriti pour Fragments de guerre (France 5), Marianne Getti et Agnès Nabat pour Tigré : viols, l’arme silencieuse (Arte), Jules Giraudat et Arthur Bouvart pour le Syndrome de La Havane (Canal +), Julien Goudichaud pour Calais-Douvres, l’exil sans fin (LCP), Louis Milano-Dupont et Elodie Delevoye pour Rachida Dati, la conquête à tout prix (France 2) et Solène Oeino pour le Prix du papier (M6).
Concernant le 9e prix du livre, ont été retenus Charlotte Belaïch, également journaliste à Libération, et Olivier Pérou pour leur enquête la Meute (Flammarion). Mais aussi Siam Spencer pour la Laverie (Robert Laffont), Quentin Müller pour l’Arbre et la Tempête (Marchialy) et Elena Volochine pour Propagande : l’arme de guerre de Vladimir Poutine (Autrement).
«Informer est un enjeu vital malgré les bombes»
Beyrouth aurait dû accueillir la cérémonie l’année dernière déjà. Mais les bombardements israéliens sur plusieurs régions du Liban en octobre 2024 ont contraint le jury à rapatrier ses travaux à Paris. le 25 octobre, la capitale libanaise devrait cette fois-ci bien être l’hôte de l’événement 2025. «Informer est un enjeu vital malgré les bombes, malgré les murs. Le prix Albert-Londres se devait d’aller y voir. Le propre du reportage, en somme», affiche le communiqué de l’association.
Créé en 1933 en hommage au journaliste français Albert Londres (1884-1932), père du grand reportage moderne, le prix est doté de 5 000 euros pour chacun des candidats, qui doivent avoir moins de 41 ans. L’an dernier, c’est la journaliste du Monde Lorraine de Foucher qui s’était vu remettre le prix de la presse écrite pour ses reportages et enquêtes sur les viols de Mazan, les migrantes violées et encore les victimes de l’industrie du porno.
Le prix de l’audiovisuel, lui, avait été décerné à Antoine Védeilhé et Germain Baslé pour leur film Philippines : les petits forçats de l’or (Arte) et le prix du livre avait couronné Martin Untersinger pour Espionner, mentir, détruire (Grasset), une enquête sur les attaques dans le cyberespace.