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Ruralité

Projets culturels dans les «trous paumés» : en Picardie, «on me prenait pour un allumé»

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Lancé par la ministre Rachida Dati, le «Printemps de la ruralité» réunira prochainement le secteur culturel. Installés depuis trente ans dans des villages, trois acteurs engagés racontent leur travail et leur lien avec les habitants, longtemps oubliés des politiques.
Exposition au Crocq (Oise) organisée par l'association Diaphane. (DR)
publié le 21 avril 2024 à 15h49

Pour lutter contre les déserts culturels en milieu rural, le ministère de la Culture n’a pas inventé la poudre. Mais eux, si. «Eux», ce sont ces militants de la culture pour tous, installés «dans la pampa» depuis trente ans, et qui portent parfois à bout de bras une certaine vision du service public dans ces champs de culture intensive où adore pousser le RN. Alors ils se feront un plaisir, nous disent trois d’entre eux, de partager ce qu’ils pensent de ce «Printemps de la ruralité», concertation nationale sur l’inégalité d’accès à la culture entre métropoles et zones rurales, lancée en grande pompe par Rachida Dati fin janvier. Les premières réactions ne sont pas toujours tendres. Extrait : «Ça sent la énième concertation qui ne dépassera pas les effets d’annonce» ou la «vaste fumisterie destinée à noyer le poisson;» La suite de leurs commentaires rend parfois justice à une initiative «très tardive mais enfin valorisante». Par exemple, dans un mélange d’amertume et d’espoir, la pédagogue et chorégraphe Marie Devillers admet que oui, «il est encore temps de réaliser qu’existe en dehors des grandes villes un maillage culturel silencieux, trop discret sans doute», résultat d’un «travail de taupes passionnées» qui s’acharnent dans des petits territoires en déprise comme