Rachida Brakni nous donne rendez-vous hors des remparts, à Youpi !, librairie-épicerie-café. A Avignon, elle a donné une lecture pour France Culture d’un texte inédit d’Assia Djebar et lu deux pièces de la metteuse en scène Louise Vignaud.
Etre en retard au théâtre, c’est possible ?
En tant que spectatrice je ne supporte pas d’être en retard. J’ai besoin d’arriver très en amont ne serait-ce que pour prendre un verre, m’installer. Mais en tant qu’actrice, mon rêve serait d’entrer dans le théâtre et de filer sur le plateau. Réduire au maximum la frontière entre le dehors et le dedans. J’y suis presque parvenue quand je jouais un seul en scène Je crois en un seul Dieu de Stefano Massini où je jouais trois femmes, une Israélienne, une Palestinienne et une Américaine. J’arrivais au théâtre après les spectateurs. Quand j’ai vu dans quel état d’angoisse je mettais le régisseur, je n’ai pas poursuivi ce rêve. Quand je joue, je ne supporte pas d’arriver trop en avance dans un théâtre, ça me fige, ça me terrorise.
Peut-être avez-vous touché du doigt ce rêve, parce que ces trois voix vous étaient proches de vous?
Tous les personnages que je joue sont proches de moi ! A partir du moment où on me sollicite pour un rôle, l’intime se superpose à lui, le trajet est fait. Je ne suis pas de celles qui pensent qu’on peut tout jouer. Un physique et une voix vous entraînent dans des territoires spécifiques. Avec toute la bonne volonté du monde, quand j’avais 20 ans, je n’aur