Menu
Libération
Critique

«Re Chicchinella» au Théâtre de la colline : pour qui sonne le gallinacé ?

Article réservé aux abonnés
Emma Dante déroule le dernier volet d’une trilogie inspirée de contes napolitains, qui moquent les pouvoirs au travers d’une fable bouffonne mais subtilement mise en scène.
Dans «Re Chicchinella», chaque scène est un tableau. (Masiar Pasquali)
publié le 8 janvier 2025 à 18h40

Comment retirer la poule qu’on a dans le cul ? Question franche, bouffonne mais aussi un peu tragique que la metteuse en scène sicilienne Emma Dante pose dans le dernier volet de sa trilogie tirée de contes, Re Chicchinella (le Roi poule). L’histoire est inspirée du Conte des contes de l’auteur napolitain Giambattista Basile (1553-1632). Elle résonne avec d’autres contes, y compris français, mais elle est ici bien gaillarde. Le roi Charles III d’Anjou, roi de Sicile et de Naples, se soulageait dans un champ après une partie de chasse quand, manquant de papier ou de chiffon, il trouva une poule morte, «avec des plumes douces et soyeuses» pour s’essuyer. Or la poule n’était pas