Quand on est non-blanche, en France, aujourd’hui, doit-on systématiquement préciser qu’on est bien française, née en France, et en l’occurrence à Montreuil en ce qui concerne la metteuse en scène, actrice, performeuse Rébecca Chaillon ? La tout juste quadragénaire a dû déposer plainte après avoir reçu quantité de messages racistes, sexistes, grossophobes, faisant même l’apologie de l’esclavage, lui demandant de «rester dans la savane avec un pagne» ou «d’aller faire son spectacle dans son pays». Des messages qui la traitent de «truie», de «singe», de «guenon», et qui commentent : «Elle a dû oublier que mon grand-père fouettait le sien sur un champ de coton.»
Quand on est juive, aujourd’hui, en France, et qu’on travaille avec des actrices et une metteure en scène non blanches, peut-on être victime d’un cyberharcèlement antisémite faisant parfois même l’apologie de l’extermination : «Où sont les trains pour la Pologne ?» Ou encore : «On peut facilement deviner de quelle communauté religieuse est sortie Mara Teboul.» Ce flot d’horreurs racistes et antisémites est arrivé via les réseaux à Mara Teboul, fondatrice et directrice du bureau de production l’Œil écoute, dont la plainte est conjointe à celle de Rébecca Chaillon, représentée lors des audiences qui se sont tenues au tribunal de Paris, le 22 et 23 octobre par leur avocat commun, maître Raphaël Kempf.
Quelques noms d’extrême droite très influents
Rébecca Chaillon