Menu
Libération
Liberté de création

Référent dans chaque Drac, accompagnement des acteurs culturels… Le ministère de la Culture dévoile son plan d’action contre la censure dans l’art

Interpellée par la commission culture du Sénat début novembre sur l’inquiétant boom des atteintes à la liberté de création, Rachida Dati a dévoilé ce mercredi 4 décembre son plan d’action.
La ministre de Culture, Rachida Dati, à l'Elysée le 27 novembre. (Julien de Rosa/AFP)
publié le 4 décembre 2024 à 18h51

Œuvres vandalisées, concerts déprogrammés, cyberharcèlement contre des artistes, tentatives d’ingérence des mairies ou communautés de communes dans la programmation des théâtres, cinéma, centre d’art pour des motifs idéologiques divers… Libération revenait récemment sur le nombre exponentiel d’atteintes à la liberté de création recensées ces dernières années, alors même qu’une loi est censée la garantir comme liberté fondamentale depuis 2016. «Cette censure est inacceptable», tranchait mercredi la ministre de la Culture, Rachida Dati, en préambule de l’annonce d’un plan de lutte contre la censure et son corollaire insidieux, l’autocensure. Dans un rapport de la commission culture du Sénat, paru le 6 novembre, et qui incitait le ministère à prendre des mesures, le sujet était classé «alerte majeur» : «Auparavant limitées à quelques affaires emblématiques d’audience potentiellement nationale, dans des lieux souvent symboliques susceptibles d’une importante médiatisation, les entraves à la liberté de création et de diffusion constatées depuis quelques années sont plus nombreuses, ont une portée plus locale et sont motivées par des intérêts plus diversifiés.»

Le plan d’action présenté par le ministère ce mercredi 4 décembre vise donc à structurer la remontée des cas en nommant un haut fonctionnaire en charge de la question et des référents dans chaque Direction régionale des affaires culturelles (Drac), antennes décentralisées du ministère. Il s’agira également de mieux informer collectivités, structures, artistes sur une loi déjà existante mais encore mal connue ou trop peu mobilisée – en témoigne le peu de dépôts de plaintes. Une convention pluriannuelle sera également signée entre le ministère et l’Observatoire de la liberté de création, mobilisé pour veiller sur les différents cas et aider les créateurs, notamment en leur fournissant un accompagnement juridique.