MC Solaar porte un béret, un pantalon qui bâille et sur ses épaules, un satané trésor : quelques grands chapitres de l’histoire du rap français, écrits par ses soins. Chose étrange, il les raconte avec une nonchalance carabinée, comme des anecdotes sans plus. Cette nonchalance-là enveloppe tout : les Victoires de la musique il y a trente ans, ses disques de platine, sa notoriété à l’étranger quand Internet n’existait pas, sa première partie d’un concert de James Brown, et cetera, et cetera et encore et cetera. La fabrique de Caroline, l’un de ses plus grands titres, aussi. Il dit qu’au mitan des années 90, il a écrit un bout du texte ici (dans une résidence universitaire), un autre bout là-bas (dans la rue) sur du papier. Que des rastas lui ont inspiré l’une des métaphores. Caroline a traversé le temps, bousculé le rap, touché le grand public comme les plus belles chansons françaises. Mais voilà : tout a l’air égal et normal dans le monde de Claude M’Barali, alias MC Solaar.
A 55 ans, il revient avec un album en trois parties – un triptyque. Le premier, Lueurs célestes, sort ce 15 mars. Sept titres, en attendant la suite dans quelques mois. Sur la genèse du projet, l’artiste dit qu’il était en tournée. «Ça se passait bien.» Qu’il a senti une énergie qui l’a amené en studio. «J’ai rencontré des personnes et des producteurs.» Il a eu envie d’y retourner pour gratter. «Quand on rencontre des personnes, on a des choses à dire.» Il n’avait