2023, année rythmée par les pancartes
«Derrière ce triptyque, à valeur d’extrait sonore, nous positionnant face à la rue et ses slogans, se cache une compilation plus vaste produite par Stéphane Lagoutte, qui au rythme du bitume et des colères des Français, a photographié plus d’une centaine de pancartes l’année écoulée. Publiées pour la plupart sur le site, ces images ont aussi circulé sur le compte Insta de Libé conditionnant l’œil du photographe à l’exercice de la verticalité. Tel un inventaire criant les maux de la société face à l’injustice, aux dérives sécuritaires, aux violences sexistes, Stéphane Lagoutte a cadré serré, frontal avec comme fil conducteur la mise en exergue de cette opposition aux réformes menées par le gouvernement, aux forces de l’ordre. Au fil des intolérances du peuple exprimées sur des tee-shirts Justice pour Nahel, sur des affiches caricaturant Darmabouse, ainsi qu’un éventail de paroles anti sur les pancartes cartonnées brandies de partout, Dégage Macron, la police nous prothèse, 64 ça fait beaucoup non là ? Manif partout que je retiens particulièrement pour leur justesse contemporaine. Stéphane Lagoutte a composé dans nos archives un répertoire des colères gravant ainsi l’histoire des Français exaspérés et grippés par l’exercice du pouvoir et toutes formes de dérives, d’inaction.»
Photo : Stéphane Lagoutte (Myop pour Libération) - Texte : Isabelle Grattard, cheffe du service photo
Février : dans la mode, ce coquin de sequin
«En février, le monde de la mode découvre que les sequins sont très polluants car issus des hydrocarbures. Quand je devais passer cette commande à un ou une photographe, j’avais pensé en images à quelque chose d’alourdi, à des sequins avec des larmes. Une fois confiée la production à Saga, Yann Kukucka est un artiste fidèle au journal, il a livré cette image. Parfaite. Comme un pierrot triste, la fleur courbe son cou sous le poids des ronds brillants, une danse macabre qui nous interpelle sur nos habitudes et consommations. Comme l’explique le photographe, c’est une “beauté au détriment de la nature”.»
Photo : Studio Saga pour Libération - Texte : Alessandro Zuffi, éditeur photo
25 mars : contre les bassines de Sainte-Soline, un long samedi sur un champ de bataille
«La date est inscrite sur l’agenda militant depuis plusieurs semaines, le rendez-vous n’a jamais été secret malgré les interdictions. A l’appel du collectif de lutte écologiste les soulèvements de la terre, une foule de manifestants a pris rendez-vous ce 25 mars 2023 pour planter sa tente dans les Deux-Sèvres. Ils viennent de toute la France et même de pays voisins pour manifester contre les mégabassines.
«Sur la route de nuit, la petite Fiat à l’immatriculation italienne est chargée. Deux radios cohabitent, les ondes de France Info où des prises de paroles toujours plus menaçantes se succèdent et la radio militante mise en place pour le week-end où les organisateurs détaillent le programme : débats, témoignages d’agriculteurs et organisation pratique de la cantine participative et des espaces de paroles. A notre arrivée la rosée vient de se déposer, mais les battements des hélices des hélicoptères qui tournent sans repos prennent le relais du brouhaha de l’auto radio qui berçait notre nuit blanche.
«11 h 30, il est temps de se rapprocher de la bassine, plusieurs convois sont organisés et nous choisissons dans un premier temps le plus pacifique, la marche est chaleureuse. A quelques centaines de mètres du lieu de la manifestation on aperçoit déjà de la fumée, une rangée de CRS a pris position sur la crête d’un cratère, la bassine est vide et recouverte de béton. A la naissance de ce petit mont, ce sont des dizaines de camions de blindés qui l’encerclent, posté devant des centaines de CRS ont commencé l’envoi d’une sélection de grenades (lacrymos, assourdissantes ou désencerclantes).
«Le match s’installe, et le rythme de la mitraille s’accélère alors que nous essayons de dégager les palets fumants qui nous tombent sur la tête à l’aide de raquettes. “Medic, Medic”, les cris d’appels à l’aide pour des blessés se font de plus en plus réguliers, il devient impossible de détourner l’œil des visages et corps en sang qu’on essaye d’évacuer de ces zones d’agression. Quelques minutes plus tard nous serons encerclés par des dizaines de quads conduits par binômes, ils nous pointent avec des lanceurs de LBD. Nous essayons de nous enfuir, mais où ? Nous n’aurons jamais approché la bassine.»
Photo : Claude Pauquet (Vu pour Libération) - Texte : Delphine Pousse, stagiaire éditrice photo
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Avril, des tentes d’exilés dans des locaux de start-up
«Cette photo prise par la photographe Ava du Parc en mars 2023 pour Libération, je l’avais choisie avant même le vote de la loi immigration le 19 décembre. Toute l’absurdité et le manque d’empathie de nos gouvernants sont ici mis en lumière – une magnifique lumière zénithale et poudrée.
«On pourrait croire à une installation, une œuvre conceptuelle qui dénoncerait le manque de solutions offertes aux personnes sans logement, qu’elles soient migrantes ou non.
«Il n’en est rien. Cet igloo de béton, ce camping à même la moquette abrite dans la vraie vie des mineurs isolés.
«Certains particuliers, sensibles à la situation de ces personnes, mettent leurs locaux vacants à la disposition d’associations. Une solution palliative faute d’engagement suffisant de l’Etat. Faute de places dans les centres d’hébergements. Faute de solutions pérennes. Faute de volonté des pouvoirs publics. Fautes. Le tissu social, la toile des tentes.
«Cette solidarité est indispensable pour que tous et toutes ne finissent pas glacés dans les rues sous des cartons pendant la période hivernale.»
Photo : Ava du Parc pour Libération - Texte : Emilie Rouy, éditrice photo
6 mai, au cœur du sinistre cortège des néofascistes à Paris
«La manifestation du C9M existe dans les milieux les plus radicaux depuis 1995, l’année suivant la mort de Sébastien Deyzieu lors d’une manifestation, interdite, par la préfecture alors.
«Tous les ans même gerbe de fleurs, quoique maintenant cadenassée pour finir moins vite à la benne, même “Sébastien présent” scandé en souvenir de leur camarade tombé, au propre comme au figuré, cette année 94. Nous avions donc décidé de ne pas couvrir ce moment en photo.
«Depuis que je suis à Libé, je travaille régulièrement sur des papiers concernant l’extrême droite et ses groupuscules, et je me demande souvent si c’est une vue de l’esprit, ou s’ils sont de plus en plus nombreux.
«Cette année ils l’ont été, nombreux (entre 400 et 500 personnes), ce 6 mai sur fond d’interdiction de manifestations contre la réforme des retraites et ses débordements.
«Tout droit sortis d’un autre temps, vêtus de noir, gants coqués prêts à en découdre, cagoules et autres masques à tête de mort qui rendent anonymes, drapeaux noirs ornés de croix celtiques, et même des saluts nazis, la parure totale, le tout encadré par les forces de l’ordre, qui ne bougeront pas d’un cil.
«La manifestation a été autorisée, malgré un climat tendu de manifestations interdites suite aux soulèvements contre la loi sur les retraites.
«La question n’est même plus de savoir s’ils sont plus ou moins nombreux… Force est de constater qu’ils sont totalement décomplexés, cagoules au vent et bras tendus, et c’est peut-être ce qui effraie le plus.
Photo : Adnan Farzat - Texte : Nadja Delmouly, éditrice photo
Juin, la canicule marine
«Cette photographie a été publiée à la une du 24 juin. La manchette qui l’accompagne, “L’océan brûle et nous regardons ailleurs”, reprend la célèbre phrase de Jacques Chirac. Depuis plusieurs semaines, une canicule marine frappe l’Atlantique nord.
«Si je l’ai choisie, c’est parce que selon moi, elle fait partie d’un tout, d’un ensemble qui nous dépasse.
«Dans un premier temps, c’est la couleur qui m’interpelle. Rouge orangé, bien inhabituelle pour ce genre de paysage et en même temps tellement juste. Les eaux brûlent, quoi de plus évocateur que cette couleur qui nous renvoie à la chaleur, au danger. Grâce a cette couleur, Marguerite entremêle les éléments, les flares sur la photo qui marquent la pellicule par brûlure directe du soleil sont au même plan que de supposées gouttes d’eau sur la surface de l’image. Gouttes que nous pouvons, avec un peu d’interprétation, voir comme les cendres qui gravitent, volent au-dessus d’un feu. Nous regardons un océan aux couleurs du feu. Une perte de repères qui fait directement écho au dérèglement climatique.
«Malgré tout, la côte, l’horizon sans limite. Nous voici devant un paysage de carte postale. D’une certaine manière cette photographie peut nous évoquer les vacances, le voyage. Beaucoup d’entre nous rêvent de voyage, de dépaysement, de vivre l’aventure. Tout en sachant, ou pas, que nous détruisons nous-mêmes les paysages paradisiaques que nous allons voir. Cette photographie nous met face à ce dilemme. Nous faisons partie d’un tout qui parfois nous échappe.»
Photo : Marguerite Bornhauser pour Libération - Texte : Théo Bouix, stagiaire éditeur photo
Fin juin, les émeutes suite à la mort de Nahel Merzouk
«Quand on est photographe de presse, on n’a pas beaucoup d’autres choix que d’être au plus près.
«Nous sommes la nuit du 28 juin et la veille, Nahel Merzouk meurt sous les coups d’un tir de policier à bout portant dans la poitrine. La scène sans équivoque est filmée. Elle fait voler en éclats la version policière invoquant une situation de légitime défense.
«La France est en émoi et des émeutes éclatent dans plus d’une centaine de villes.
«Corentin Fohlen s’apprête à couvrir les émeutes le lendemain soir à Bobigny. Les médias ont déjà été pris à partie la nuit précédente et des équipes de télé ont en fait les frais, mais Corentin à l’habitude des situations difficiles. Il est discret, on a parlé avant son départ, je lui ai dit : “Fais gaffe, ça ne sert à rien de prendre des risques”. Mais cela ne s’est malheureusement pas passé comme prévu. Je reçois un coup de fil dans la nuit pour me dire qu’il s’est fait agresser et qu’il s’est fait voler un de ses appareils photo et toutes les images avec. La photo ci-dessus a été prise avec un autre appareil avec lequel il avait tout de même fait quelques clichés.
«Corentin s’était fait accepter par les jeunes du quartier, mais tout à coup, sans raison apparente, ils se sont retournés contre lui. Il y a des moments où l’on croit avoir été accepté et c’est aussi une part importante du travail du photographe que de se faire accepter et faire comprendre sa démarche.
«Il nous reste tout de même cette photographie saisissante de Corentin qui mêle le calme et la violence. C’est une des images marquantes de l’année 2023.»
Photo : Corentin Fohlen pour Libération - Texte : Lionel Charrier, rédacteur en chef du service photo
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Juillet, la découpe du chevreuil
«Au moment de la commande, je savais ce que je voulais éviter : l’aspect cru et violent de la chasse. Le photographe Stéphane Dubromel connaît bien la rubrique Food et j’étais sûr de mon coup. Tout le reportage est un hommage à la bonne bouffe, au goût de la nature. Cette photo est parfaitement maîtrisée, seulement quelques minuscules gouttes tachent la fourrure du chevreuil. Le geste est ferme et clinique. Le morceau de peau devient un rideau derrière lequel le couteau est en train de foncer dans la chair. D’autres images montrent que “le chevreuil a été transporté avec précaution et sa découpe l’est tout autant”, comme décrit le photographe. Il conclut : “Ça fait réfléchir sur notre rapport à la viande. Manger moins, mais mieux. La force est là-dedans.” C’est une image qui suggère cela, le respect de la ressource et notre rapport aux animaux.»
Photo : Stéphane Dubromel (Hans Lucas pour Libération) - Texte : Alessandro Zuffi, éditeur photo
Plus que jamais en 2023, la Méditerranée, mortelle migration
«Cette installation commémore la tragédie du 3 octobre 2013, où 368 personnes ont perdu la vie et se sont noyées en tentant la traversée. Pourtant, dix ans plus tard, la situation ne cesse d’empirer. Plus de 2 500 hommes, femmes et enfants sont morts ou disparus en Méditerranée en 2023, selon l’ONU. Cela représente une augmentation de près de 50 % par rapport à la même période en 2022. En réponse, les gouvernements européens durcissent leur politique. En Italie, Giorgia Meloni a été élue sur la promesse d’un programme radicalement anti-immigration. En France, la loi immigration vient d’être votée au Sénat. A chaque pays européen son mur, ses fils barbelés, son arsenal de drones ou ses caméras thermiques. Des mesures qui risquent de créer toujours plus de souffrances, et de multiplier les désastres humanitaires aux frontières, tout au long des parcours d’exil.»
Photo : Piaggesi/Fotogramma - Texte : Lily Martens, éditrice photo
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Depuis le 7 octobre, la guerre à Gaza
«J’ai une persistance rétinienne et mémorielle de cette image. En rentrant chez moi après le travail, je regardais les jambes de la foule marcher et je voyais ces jambes. Le week-end, j’essayais d’aller danser, mais sur le dance-floor je voyais ces jambes. Ces jambes pendantes, surprises dans le sommeil comme le laisse entendre le matelas. Peut-être toute la famille dormait-elle ensemble, terrifiée par les fracas de la guerre tout autour.
«Elles sont à peine visibles dans ce mille-feuille de gravats et de béton que sont ces immeubles effondrés. Et combien de centaines d’immeubles effondrés ai-je vu en éditant les photos des bombardements de Gaza ? Contrairement à d’autres catastrophes, qui sont circonscrites dans le temps et dont le nombre d’images devient un corpus, Gaza n’en est pas une. C’est une guerre en cours, mais le territoire est si réduit, les frappes aériennes si précises, que depuis le début des bombardements, je sais que chaque matin, je me lève et je vais au travail pour voir de nouvelles images de civils tués. Des civils blessés, broyés, explosés, éparpillés, atomisés, dans le même sommeil dont je viens de sortir.
«Chaque matin j’ai une boule au ventre, et chaque soir je pense à ces jambes qui ne se lèveront plus de leur lit demain.»
Photo : Abed Khaled (AP) - Texte : Dylan Calves, chef adjoint du service photo
Dans l'œil de Libé
13 octobre, la stupeur au lycée d’Arras
«Il y a la soudaineté de l’événement. Au début on essaye de comprendre, de se rendre compte, de se figurer. Quelques vidéos apparaissent sur les réseaux sociaux. On tourne de manière concentrique autour du sujet pour s’en approcher le plus possible le temps que Stéphane Dubromel, le photographe en commande pour Libération, se rende sur place.
«Après, c’est lui qui, sur le terrain, tourne. Il arpente les alentours, allant de regroupement en regroupement guidé par les bandeaux de police qui délimitent les lieux. Il navigue dans la foule, fouille pour trouver les interstices laissés par le protocole de sécurité. Parfois une émotion sur le visage d’un passant, parfois une information plus factuelle sur la situation. Il emmagasine image après image et compose, comme un puzzle, une photo plus grande qui est celle du moment. Depuis le terrain il envoie ses images en direct et on publie dans la foulée.
«L’impensable s’est produit, il faut maintenant réussir à en rendre compte. Au fur et à mesure des envois, on commence à connaître et, malheureusement, reconnaître les lieux : le square devant le lycée, l’arrondi du bâtiment, les magasins aux abords. Les lieux deviennent tristement familiers. Petit à petit, le rythme change. L’événement a maintenant pris place dans notre société. On passe d’une actu “chaude” à un sujet que l’on doit analyser. Les images restent. Elles auront été là pour nous informer, donner corps à ce que l’on ne pouvait imaginer, et elles resteront pour témoigner.»
Photo : Stéphane Dubromel (Hans Lucas pour Libération) - Texte : Odhràn Dunne, éditeur photo
22 novembre : Israël fournit les images du «plus grand tunnel» du Hamas à Gaza
«Depuis le début du conflit entre Gaza et Israël le 7 octobre dernier, aucun journaliste rédacteur, photographes ou vidéastes, n’a pu entrer dans l’enclave.
«Le 22 novembre, des images des tunnels sous l’hôpital d’Al-Shifa étaient mises à disposition des rédactions par les agences de presse.
«Une note était attachée aux photographies pour indiquer que les photos avaient été réalisées durant un tour presse organisé et contrôlé par l’armée israélienne. La note précise qu’à la fin du tour, toutes les images ont été consultées sans qu’aucune n’ait été supprimée. L’AFP détaille ainsi les conditions de prise de vue : trajet obligé, rendez-vous chronométré, obligation de montrer les photos et de laisser la carte mémoire à la fin.
«De tout temps et de tous les conflits, les journalistes partent “embeded” avec l’armée. Mais rarement dans des conditions aussi strictes.
«Montrer Gaza après les bombardements, l’état de la ville, l’hôpital, tout en indiquant les conditions de prise de vue, tout cela est important et participe à la documentation du conflit. Mais ces photos existaient déjà avant d’être prises. Pensées et voulues par le gouvernement et l’armée. Alors pourquoi les faire ?
«Car les faire c’est garder la maigre place laissée à la presse. Celle-là même que certains tentent de faire disparaître pour pouvoir imposer leur point de vue et donner l’image qu’ils aimeraient avoir.
«Ces photos existaient déjà, mais il faut les faire pour expliquer la mise en scène de l’autorité et garder trace pour les historiens.»
Photo AFP : «Edited under the supervision of the Israely military» (éditée sous la supervision de l’armée israélienne) -
Texte : Odhràn Dunne, éditeur photo
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Chaque jour à la der, l’art du portrait
«“C’est un sujet sensible”, précise l’éditeur photo à Dorian Prost, le photographe qui fera en ce jour d’hiver le portrait de Yasin Hansye, le frère aîné de Shaïna, violée et poignardée quand elle avait 15 ans. Rendez-vous est pris dans le pavillon familial à Creil, un jour de grisaille. Yasin reçoit la journaliste et le photographe, ils s’installent au salon. La maison tout entière est plombée par la tristesse. Les parents sont à l’étage, indisposés, dévastés et ne descendront qu’un court instant pour saluer.
«Yasin parle d’une voix douce et calme pour raconter l’horreur, l’histoire de sa petite sœur. Parler de son courage à elle et sa colère à lui.
«Dorian laisse la lumière déclinant au fil de l’interview, attentif, bouleversé. Habituellement, le photographe prépare sa prise de vue, dirige le modèle, fait beaucoup de photos pour trouver «le» portrait.
«Les derniers instants de lumière, Yasin accoudé au dossier du canapé, plonge son regard dans l’objectif et va droit au cœur. Le photographe fera peu de photos. Elles sont toutes bien. Celle-ci, particulièrement. Un portrait intense, un instant de grâce et de tragique. Portrait entêtant, beau, mélancolique, rare et plus encore.
«Le photographe dira que c’est son modèle qui a fait la photo et que ce jour-là, il a beaucoup appris dans l’art du portrait.»
Photo : Dorian Prost pour Libération - Texte : Nathalie Marchetti, cheffe adjointe du service photo
Images d’actualité, du quotidien, d’art ou grands noms de l’histoire de la photographie… Retrouvez dans la rubrique «En images» du site de Libération les choix du service photo du journal, qui privilégie les écritures singulières, innovantes ou étonnantes. Et parce que c’est depuis toujours une préoccupation de Libération, découvrez également nos pages Images dans l’édition du week-end.