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Roman

Richard Morgiève, le clone de «la Fête des mères»

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Le cahier Livres de Libédossier
Le romancier se glisse dans la biographie d’un autre, fils d’une famille de la haute bourgeoisie versaillaise, au cœur des années 60.
Photo ancienne représentant une femme anonyme. (Manon Weiser/VOZ'Image)
publié le 22 septembre 2023 à 12h05

C’est l’histoire de Jacques Bauchot, un enfant, puis un ado et enfin un homme dont la vie entière est dominée par une relation d’amour-haine avec une mère toxique. Une mère parfumée à l’Heure bleue de Guerlain, certes, mais bien toxique, le genre dont on ne se remet pas. Dans une famille de la haute bourgeoisie versaillaise, au cœur des années 60, il est né numéro deux d’une fratrie de quatre, souffre-douleur de l’aîné et protecteur des deux petits abandonnés à eux-mêmes. Le père banquier est absent, un ersatz de père, et la mère aussi d’une certaine façon. C’est une sorte de Folcoche sauf qu’elle est belle, somptueusement belle, si belle que Jacques en perd ses moyens quand son regard se pose sur elle. C’est ainsi que la mère les tient et les détruit à petit feu, ses fils, en se montrant inaccessible, inébranlable, et en multipliant les interdits : ils ont faim car ils sont privés de tout, ils sont sales car l’eau chaude doit être économisée.

La seule chose qu’elle encourage, c’est la fréquentation assidue des curés et la confession. «Le père Baudouin m’a souri, raconte Jacques sous la plume de Richard Morgiève. Il avait une bouche en cul-de-poule, perdue dans sa barbe un peu rousse. Il m’a entraîné dans un coin de la salle. Il s’est as