La première pièce vue ?
J’étais en quatrième à Lyon et c’était au Théâtre national populaire de Villeurbanne, en 1993 : Un chapeau de paille d’Italie mis en scène par Georges Lavaudant. Je n’imaginais pas que ce puisse être aussi joyeux et virevoltant.
Vous êtes précise…
Ça ne s’oublie pas ! Ma découverte du théâtre vient d’un prof de français, cette année-là, qui, en classe, poussait les tables pour nous mettre entre les mains des pièces de Molière, Shakespeare et d’autres plus contemporaines qu’on lisait à voix haute ou en jouant plus ou moins bien dans la classe.
Ça a changé votre vie ?
Absolument. Ça ne faisait que deux ans que j’étais en France, mon français n’était pas très bon à l’oral, je n’étais pas à l’aise et c’est par la pratique du théâtre que j’ai commencé à aimer jouer avec la langue, à désacraliser le français. En passant par des personnages dont je lisais les mots, j’ai enfin pu entrer plus librement dans la langue.
Quelle est votre langue maternelle ?
L’arabe. J’ai grandi au Liban, j’ai passé les dix premières années de ma vie à Beyrouth en pleine guerre civile. Je suis arrivée en France avec une valise pleine de traumatisme, l’année de la sixième.
A chaque fois que j’ai un mot en arabe sur le bout