Menu
Libération
Interview fournaise

Rima Abdul Malak sur le festival d’Avignon : «Mettre à l’honneur la langue arabe est un choix extrêmement courageux»

Article réservé aux abonnés
Rima Abdul Malak a contribué en 2025 à l’organisation de la soirée poésie des mondes arabes intitulée Nour. Fidèle d’Avignon, l’ancienne ministre de la Culture (au moins, il y en avait une au Festival) revient sur ce qu’a représenté le théâtre dans sa vie.
Rima Abdul Malak à Avignon en juillet 2023. (Angelique Surel/Le Dauphine. MAXPPP)
publié le 21 juillet 2025 à 18h44

La première pièce vue ?

J’étais en quatrième à Lyon et c’était au Théâtre national populaire de Villeurbanne, en 1993 : Un chapeau de paille d’Italie mis en scène par Georges Lavaudant. Je n’imaginais pas que ce puisse être aussi joyeux et virevoltant.

Vous êtes précise…

Ça ne s’oublie pas ! Ma découverte du théâtre vient d’un prof de français, cette année-là, qui, en classe, poussait les tables pour nous mettre entre les mains des pièces de Molière, Shakespeare et d’autres plus contemporaines qu’on lisait à voix haute ou en jouant plus ou moins bien dans la classe.

Ça a changé votre vie ?

Absolument. Ça ne faisait que deux ans que j’étais en France, mon français n’était pas très bon à l’oral, je n’étais pas à l’aise et c’est par la pratique du théâtre que j’ai commencé à aimer jouer avec la langue, à désacraliser le français. En passant par des personnages dont je lisais les mots, j’ai enfin pu entrer plus librement dans la langue.

Quelle est votre langue maternelle ?

L’arabe. J’ai grandi au Liban, j’ai passé les dix premières années de ma vie à Beyrouth en pleine guerre civile. Je suis arrivée en France avec une valise pleine de traumatisme, l’année de la sixième.

A chaque fois que j’ai un mot en arabe sur le bout