Dès le milieu des années 50, pour une partie de la critique, le cas Robert Wise (1914-2005) était réglé : «Un technicien pur. […] Il est l’homme qui ne décevra pas si on ne lui en demande pas trop.» Lapidaire et condescendante, la notule parue dans les Cahiers du cinéma en décembre 1955 conforta longtemps, aux yeux des adeptes de la politique des auteurs, l’image ô combien injuste d’un cinéaste dont les talents se borneraient à ceux d’un habile faiseur. Un honnête artisan des studios, maîtrisant parfaitement la grammaire cinématographique dans de multiples genres (fantastique, film noir, western, mélodrame, péplum, film de guerre, drame social, musical, science-fiction) mais dont on peinerait à distinguer le style. Cette rétrospective à la Cinémathèque française arrive donc à point pour dissiper le cliché du filmmaker auquel manqueraient vision personnelle et génie créateur – des titres ronflants, qui de toute façon ne s’accorderaient pas avec la discrétion du bonhomme.
Rétrospective
Robert Wise à la Cinémathèque française : un cinéaste tout terrien
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«West Side Story» (1961), film aux dix oscars que Wise a coréalisé avec Jerome Robbins, aussi chorégraphe. (Archives du 7eme Art/Photo12.AFP)
par Nathalie Dray
publié le 2 mai 2025 à 18h00
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