Menu
Libération
Panthéonisation de Joséphine Baker

Roman national: la culture point de suture

Article réservé aux abonnés
Macron réélu pour un second mandatdossier
En réaction aux clivages identitaires, les institutions culturelles françaises, encouragées par le pouvoir en place, ont récemment multiplié les projets valorisant la cohésion nationale.
Emmanuel Macron (de dos, au centre) avec l'historien Benjamin Stora (à gauche) à l'exposition «Juifs d'Orient» de l'Institut du monde arabe, le 22 novembre. (Yoan Valat/AFP)
publié le 27 novembre 2021 à 5h24

Tir groupé dans la culture ! C’est l’automne de la cohésion nationale ! La panthéonisation de Joséphine Baker n’est qu’un des éléments d’un blitz institutionnel qui voit ces jours-ci une palanquée d’établissement culturels prendre en charge, et comme en écho réverbérant, le grand roman national d’unification et de réconciliation porté par la politique volontariste du gouvernement. Il s’agit de valoriser les apports et pollinisations croisés auxquels échanges et migrations ont pu donner lieu sur notre territoire, et si tout cela se déploie justement à quelques mois d’une élection présidentielle crispée par les questions identitaires, eh bien, voilà qui est tant mieux !

Listons ainsi la passionnante expo «Picasso l’étranger», organisée par le musée de l’Histoire de l’immigration à Paris, qui pointe combien l’artiste espagnol, pourtant si étroitement associé à la scène artistique parisienne, fut maltraité par l’administration française avant d’atteindre le statut de star – suspect pour la police, il se verra refuser ses demandes de naturalisation. Citons aussi «Arts de l’islam : un passé pour un présent», l’ambitieuse expo commandée par Jean Castex et organisée par le départe