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Critique

«Sarah Bernhardt, la divine» de Guillaume Nicloux : un film plan-planches

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Malgré une Sandrine Kiberlain énergique, le cinéaste Guillaume Nicloux signe un biopic lourdement académique.
Les acteurs sont embarrassés par des dialogues pesants et semblent un peu éteints face à l’énergie invraisemblable que déploie Sandrine Kiberlain en Sarah Bernhardt. (Memento Distribution)
publié le 18 décembre 2024 à 6h25

Le film s’ouvre par une (maline) chausse-trappe – peut-être le seul moment d’ailleurs où il interrogera la question de la représentation, du vrai et du faux, en un mot de la scène. On se gardera donc d’en dire trop, à part qu’au début du film, Sarah Bernhardt meurt et meurt terriblement mal.

Le cinéaste Guillaume Nicloux et Nathalie Leuthreau, qui a écrit le scénario de Sarah Bernhardt, la divine, se défendent d’avoir signé un «biopic», assumant s’être laissés du champ libre pour «fantasmer certains blancs de sa vie». La grande tragédienne est ici une femme libre avant tout, entière, une femme qui emmerde parfois un peu ses proches mais qui pense bien (contre la peine de mort, pour l’amour gender fluid avant l’heure…)

Deux faits sont certains cependant, qui sont les points d’accroche à ce récit. L’amputation de la jambe droite de la diva d’abord, en 1915, qui tranche avec l’ambiance velours, pompons et vases Lalique de l’appartement. A l’autre bout, en 1896, la grande journée d’hommage organisée au théâtre de la Renaissance qui lui appartient (mais tournée à l’Opéra-Comique) donne lieu à une belle et longue scène de fête, tous corps mêlés. Mais entre ces deux points, la maille du châle brodé est bien lâche et la grande histoire d’amour entre Sarah et Lucien Guitry, son alter ego de l’époque (Laurent Lafitte), n’en finit pas. On découvre a