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Diversité

A Chaillot, les danseurs font de vieux os

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La vieillesse, une maladie ?dossier
En faisant monter sur scène des danseurs à la retraite, Angelin Preljocaj et Rachid Ouramdane interrogent dans deux spectacles le rapport au corps vieillissant. Un choix bienvenu dans un milieu où l’injonction de la performance peut être discriminante.
Dans «Birthday party», Angelin Preljoca fait danser les vieux exactement comme il le fait avec les jeunes. (Christophe Bernard)
publié le 17 février 2023 à 15h30

Alors que partout s’embrasent les débats sur le manque de diversité dans les plateaux, notons qu’il est une sorte de diversité plus lésée que les autres et qui peine à gagner les bataillons de l’intersectionnalité et de la convergence des luttes : les vieux. Ces derniers, à la traîne du peloton des minorités pour réclamer leur visibilité, en tout cas dans la danse, secteur bien plus accueillant que le théâtre envers la diversité ethnique mais traditionnellement plus discriminant à l’encontre du moins performant, du plus flasque, du plus lent. Pourtant, de la même façon qu’un peintre gagne à explorer l’étendue de la palette des couleurs, le chorégraphe gagne souvent à étudier les qualités de mouvement propres au vieillissement autant que l’imaginaire que leurs gestes charrie.

Certains l’ont déjà merveilleusement fait, mais isolément et toujours dans le champ du contemporain – plus démocratique, sur cette question, que celui du classique ou du hip-hop. Rappelons nous ici Pina Bausch qui recréait avec des gens de plus de 65 ans, mais aussi Pascal Rambert, Thierry Thieu Niang,