A Hénin-Beaumont, l’Escapade est un théâtre en grève. Depuis l’ouverture de la saison, les comédiens des compagnies programmées refusent de jouer les uns après les autres. Ils ont formé le collectif «l’Escapade en danger» et dénoncent la volonté de la mairie Rassemblement national de reprendre en main le lieu et sa programmation. Ce que celle-ci dément fermement.
«Nous ne pouvons pas les laisser faire lentement mourir l’Escapade», explique la porte-parole du collectif, Camille Candelier. Le lieu est un symbole, le premier centre culturel du bassin minier ouvert en 1969, l’une des premières MJC de France. Au cœur de leur inquiétude, une convention d’occupation des lieux, signée entre l’association qui gère l’Escapade et la mairie, propriétaire des murs, en janvier. Elle prévoit que la commune puisse «réaffecter le lieu à un usage culturel sous gestion municipale», sous soixante jours après l’envoi d’une lettre recommandée. «La ville se donne le droit de réquisitionner l’Escapade», commente la porte-parole. Christopher Szczurek, ancien adjoint à la culture, président du groupe majoritaire au conseil municipal d’Hénin-Beaumont et aujourd’hui sénateur RN, minimise : «Leurs faisceaux de présom