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Danse

A la Villette, Nemo Flouret dans les vestiges de l’Eurodance

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Le chorégraphe trentenaire subjugue avec «900 Something Days Spent in The XXth Century», fresque générationnelle aussi vitaminée que mélancolique, déployée dans le gigantisme de la halle industrielle parisienne.
Nemo Flouret parle de sa pièce comme d’une «danse d’autoroute pour des vestiges industriels». (Martin Argyroglo Callias Bey/Martin Argyroglo Callias Bey)
publié le 19 décembre 2024 à 16h05

C’est la loi de la rétromania : l’esthétique des années 90 fascine aujourd’hui cette génération Z née juste après elle. Preuve en est le nombre de mulets ou assimilés, blousons fluo et jeans baggy qui déferlent devant nous dans la Grande Halle de la Villette, au son des beats de Dance Machine Volume 2, réarrangés, ramollis, comme des échos à peine audible d’une époque révolue. Encore ces «nineties», décidément. Pour en faire quoi ? Un énième bonbon pop venu nous parler de futurs obstrués ? Heureusement non, enfin pas uniquement. 900 Something Days Spent in The XXth Century, chorégraphie que Nemo Flouret présente actuellement à Paris, joue avec ces codes générationnels mais en les réagençant avec une grande poésie. Jusqu’au 21 décembre, elle partage l’affiche de la Villette avec une œuvre cousine, dont elle serait en quelque sorte le pendant vitaminé et lumineux : le très dark Crowd, de Gisèle Vienne, lui aussi trempé dans l’iconographie clubbing white trash d’Europe du Nord.

Nemo Flouret, né en 1995, passé par la prestigieuse écurie belge P.A.R.T.S, a voulu créer une chorégraphie ambulan