Il y a des noms qu’on avait l’impression de ne jamais entendre et qui crépitent aujourd’hui, d’un foyer de création à l’autre, n’en finissant plus de nourrir pièces de théâtre, films et débats. Celui de Carole Roussopoulos par exemple. Amie et complice en cinéma de Delphine Seyrig, la vidéaste franco-suisse a réalisé plus d’une centaine de documentaires, politiques et militants, des années 70 à sa mort, en 2009, à 64 ans. Carole Roussopoulos et sa Portapak, la caméra légère de Sony dont elle acheta le deuxième exemplaire vendu en France en 1967 (la première le fut par Godard), avaient déjà réapparu dans le documentaire de Callisto McNulty, Delphine et Carole, insoumuses (2019). Puis il y eut la pièce Delphine et Carole, de Marie Rémond et Caroline Arrouas, et Rembobiner le spectacle du collectif Marthe, qui ne cesse de tourner depuis. Et dans le sillage de la réalisatrice entrent sur scène tous ceux à qui elle a donné l’image et la parole : homosexuels, ouvrières, Palestiniens, prostituées, lesbiennes, femmes violées, immigrés, victimes d’inceste.
Dessins tracés sur des papiers calques
Il faut donc absolument aller voir Rembobiner. Pour quelques jours encore au musée de l’Histoire vivante de Montreuil (dans le cadre du théâtre public de Montreuil hors les murs), puis en tournée, on entre dans le monde politique et doux du collectif Marthe (Carole Rous