Elles sont désolées, Carol, Anna, Bonnie, chacune si «désolée» qu’elles le répètent tout au long d’Anatomie d’un suicide, superbe texte de l’Anglaise Alice Birch dans la mise en scène inspirée de Christophe Rauck. Elles le répètent tant et si bien que le mot s’entend au plus douloureux ; «désolée», pour dévastée, démolie, détruite, de mère en fille et petite fille. Une tragédie familiale sur trois générations mais toutes contemporaines sur le plateau. C’est la force virtuose de ce texte oratorio qui juxtapose, mêle et fait résonner les années 70 de Carol, les nineties de sa fille Anna, et le 2025 de Bonnie, la dernière fille et petite-fille. Une histoire pathologique qui se répète ? Non, raconte la pièce qui refuse la chronologie, mais expose l’histoire, toujours la même, de femmes coincées dans leur couple, la maternité désirée ou pas, le statut social. Carol, c’est Audrey Bonnet, incandescente dans une gestuelle à la Pina Bausch : les bras se lèvent, les poignets bandés – «un accident», «tu t’es tailladée les poignets», corrige son mari, «ok, je suis dé
Théâtre
«Anatomie d’un suicide», destins maternels
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La pièce «Anatomie d’un suicide» relate une tragédie familiale sur trois générations. (Géraldine Aresteanu)
par Laurent Goumarre
publié le 23 mars 2025 à 17h12
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