«Une expérience traumatisante.» C’est en ces termes que plus de la moitié des danseurs de l’Opéra de Hambourg, en Allemagne, décrivent leur collaboration avec le directeur artistique Demis Volpi. Dans une lettre révélée par Der Spiegel et adressée, en avril, au sénateur en charge des affaires culturelles Carsten Brosda, ils réclament la démission du chorégraphe germano-argentin.
Monstre sacré
Les danseurs du Ballet de Hambourg dénoncent une «profonde méfiance» que Volpi entretiendrait à leur égard et menacent de démissionner si aucune décision n’est prise. Cinq d’entre eux ont déjà plié bagage. Parmi les danseurs, Alexandr Trusch, qui raconte au Spiegel ne «pas supporter d’avoir quelqu’un à un poste de direction qui détruit l’avenir» de l’institution.
Des discussions en cours
Le malaise ne semble pas se limiter à cette seule institution. Selon la presse allemande, d’anciens membres de la compagnie Ballett am Rhein de Düsseldorf, que Volpi a dirigée durant quatre ans, ont appuyé ces critiques dans une seconde lettre adressée au même sénateur. Le courrier cité par The Guardian décrit un environnement de travail miné par «une communication incohérente», «un manque de transparence» et «une atmosphère de peur et d’incertitude».
Théâtre
Face à ces critiques, Demis Volpi se défend, conteste les accusations dans les colonnes du Hamburger Abendblatt et affirme auprès de Die Zeit ne pas avoir eu accès à la lettre, tout en se disant prêt à y répondre. De son côté, le sénateur Carsten Brosda, interrogé par The Guardian, assure prendre ces signalements «très au sérieux» et mener «de nombreuses discussions en coulisses».
Chorégraphe reconnu, Demis Volpi est entré en fonction au Ballet de Hambourg en août. Auteur d’une trentaine de pièces qui ont tourné à l’étranger – aux Etats-Unis, au Chili, au Canada… – il a également été récompensé en 2011, du prestigieux prix Erik Bruhn, qui distingue chaque année de jeunes danseurs et chorégraphes.