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Chili

Au Festival d’Avignon, le passé recomposé de Malicho Vaca Valenzuela

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Dans «Reminiscencia», spectacle hanté par le territoire, le metteur en scène chilien mêle son histoire personnelle et l’héritage social douloureux de son pays.
Dans «Reminiscencia», Malicho Vaca Valenzuela raconte les éruptions sociales du Chili. (Francisca Razeto)
publié le 30 juin 2024 à 1h46
(mis à jour le 17 juillet 2024 à 20h08)

Quand le Covid cogna à la porte du monde début 2020, le Chili se débattait dans l’Estallido social, ce mouvement de contestation majeur contre les inégalités sociales et les multiples dysfonctionnements du pays. La pandémie allait bientôt siffler la fin de la récré. Malicho Vaca Valenzuela entame alors un long confinement dans la précaire maison familiale à Bellavista, dans le centre de Santiago. «J’ai longtemps collectionné des objets hétéroclites comme les photographies des plaques de métal qu’on trouve dans les rues de la ville portant les anciens noms des différentes artères maintes fois rebaptisées», raconte le metteur en scène, auteur de Reminiscencia, qu’il présentera au gymnase du lycée Mistral du 17 au 21 juillet. «Avec la réclusion, j’ai compulsé des dizaines de blogs là-dessus ; j’ai aussi revu tout le matériel stocké dans mon ordinateur, une compile d’images, de lieux et de liens familiaux et tout ça a abouti à une cartographie personnelle. En géolocalisant ces objets ou espaces auxquels je n’avais plus accès, j’ai eu envie de voir jusqu’où je pouvais aller.»

«Collage de mémoire collective»

Un soir, il poste sur Instagram des images témoignant des tensions sociales au fil des années dans la capitale. Un prof de fac argentin, intéressé par son travail, lui envoie illico un film de huit minutes sur un Sant