La «bascule», nous prévenait Thomas Legrand dans son édito dimanche 30 juin. La «bascule» qu’il décrit comme une perspective dramatique ; pourtant si on se décale, en voilà un beau mot, un mot de théâtre. On y songe en ce premier jour de juillet, alors qu’on file droit vers le Sud, alors qu’on file droit vers, sinon la catastrophe, du moins l’inconnu, et vers un Festival d’Avignon qui constitue à la fois un en dedans et un en dehors de ce qui agite le pays – à la fois enclos de divertissement, et centre névralgique des tensions. Le Festival comme un lieu compliqué, qui depuis sa fondation se revendique caisse de résonance, et qui, en même temps, reste à bien des égards un endroit coupé du monde.
Dans ce lieu exemplairement fracturé, comment penser alors ce qui arrive ? Comment sortir d’abord, de cette autre bascule qui occupe ces derniers jours les élites artistiques et intellectuelles – entre l’option triste du retrait stratégique (défendu par exemple par Ariane Mnouchkine), et celle enthousiaste mais peut-être vaine du combat engagé (revendiqué par le directeur du Festival, Tiago Rodrigues, qui ap