L’affiche est en noir et blanc, des plus sobres. On y voit de dos le crâne d’un septuagénaire au cheveu ras et chenu dont le visage est légèrement tourné vers la gauche. No me llame Ternera (Ne m’appelez pas Ternera) est un documentaire qui sera projeté dans la majestueuse salle du Kursaal, ce vendredi, lors de la première journée de la 71e édition de Zinemaldia, le célèbre festival de cinema de Saint-Sébastien. Et qui, depuis quelques jours, occupe le devant de la scène et génère une controverse monstre : ce film-documentaire produit par Netflix – une interview au long cours de l’ancien dirigeant de l’organisation terroriste ETA (Euskadi ta Askatasuna) Josu Ternera, 73 ans aujourd’hui – ne fait pas l’unanimité. A l’origine de la polémique, une lettre envoyée par 514 personnalités espagnoles du monde de la culture et des associations de victimes. Celle-ci réclame le retrait de No me llame Ternera car, dit-elle, «le film s’inscrirait dans un processus de blanchiment d’ETA et de la tragique histoire terroriste dans notre pays».
Organisation sanguinaire
Elle dénonce en outre «un récit justificatif et banalisateur qui met au même niveau assassins et complices, victimes et résistants». Au cours de leurs sanglantes trajectoires, les pistoleros indépendantistes d’ETA ont assassiné quelque 854 personnes en