Menu
Libération
Tribunal

Au théâtre des Bouffes du Nord à Paris, «le Procès de Jeanne» fait feu de toute foi

Article réservé aux abonnés
Adaptée des minutes du procès de Jeanne d’Arc, la pièce met en lumière et en chants l’irréductibilité du destin de la guerrière et de sa condition de genre.
Jeanne (Judith Chemla), rejetée par les hommes d'église projetés sur un écran. (Guy Delahaye)
publié le 3 février 2025 à 5h23

Sur le plateau, au centre du théâtre des Bouffes du Nord, c’est sur une scène octogonale que monte Judith Chemla en Jeanne dite la pucelle. Et déjà tout est dit avec cette forme géométrique, surface de combat des arts martiaux aux Etats-Unis depuis les années 90, aujourd’hui symbole des affrontements de MMA. Pour l’heure, c’est là, que Jeanne, guerrière immobile, va devoir faire face à ses juges et bourreaux. Elle, enfermée sur ce polygone de bois, eux qui la dominent sur l’immense écran en fond de scène, encore un octogone pour un théâtre de procès qui se joue désormais entre ces deux espaces, et deux temporalités. Pour cette nouvelle création, dix ans après l’Annonce faite à Marie de Paul Claudel, le trio Yves Beaunesne, Judith Chemla et le compositeur Camille Rocailleux met en scène et en musique une femme, Jeanne d’Arc, les pieds sur scène, rejetée par des hommes, l’évêque de Beauvais Pierre Cauchon (Jacques Bonnaffé), le chanoine de Rouen (Jean-Claude Drouot) et les autres, enregistrés-diffusés dans des vidéos signées Pierre Nouvel. Dès lors, ce pro