Songer que l’univers d’Alain Bashung puisse un beau jour fricoter avec l’univers du cabaret queer n’allait pas de soi. De là à redouter une greffe forcée, saugrenue, confinant à la profanation dont aurait été victime l’insurpassable figure de la scène musicale française, archange métaphysique d’un Valhalla rock toujours au firmament quinze ans après sa disparition (des suites d’un cancer, à l’âge de 61 ans), il n’y aurait même eu qu’un pas. Une rebuffade, même, incitant possiblement à ne pas franchir le seuil du théâtre du Rond-Point, en cette fin d’année damnée fatalement propice à un ripolinage «divertissant» auquel n’échappe pas le spectacle vivant.
Bigarrée et intimiste
Mais c’était compter sans le magicien d’Ose, aka Sébastien Vion, aka Corrine. Une figure des nuits parisiennes, naguère habituée à traîner ses chaps et ses bas résille chez Madame Arthur (entre autres), où elle a donné naissance en 2019 à cet hybride littéralement unique, puisque création à la fois bigarrée et intimiste, transgressive et dévote, qui, cinq années plus tard, a poursuivi sa croissance et semble bien mettre désormais tout le monde d’accord (France Inter, Télérama, l’Humanité… jusqu’à Chloé Mons et Poppée B., respectivement veuve et fille de, présentes dans l’assistance). A juste titre.
Portrait
Il était une fois, donc, un garçon tombé en pâmoison, en 1990, à 16 ans, lors d’un concert à l