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Spectacle

Au théâtre du Rond-Point, osez «Madame Ose Bashung»

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Sébastien Vion, plus connu sous le nom de Corrine, son alter ego drag, met tout le monde d’accord en interprétant les chansons du chanteur disparu, accompagné d’une troupe d'élite.
(Charlène Yves)
publié le 18 décembre 2024 à 22h13

Songer que l’univers d’Alain Bashung puisse un beau jour fricoter avec l’univers du cabaret queer n’allait pas de soi. De là à redouter une greffe forcée, saugrenue, confinant à la profanation dont aurait été victime l’insurpassable figure de la scène musicale française, archange métaphysique d’un Valhalla rock toujours au firmament quinze ans après sa disparition (des suites d’un cancer, à l’âge de 61 ans), il n’y aurait même eu qu’un pas. Une rebuffade, même, incitant possiblement à ne pas franchir le seuil du théâtre du Rond-Point, en cette fin d’année damnée fatalement propice à un ripolinage «divertissant» auquel n’échappe pas le spectacle vivant.

Bigarrée et intimiste

Mais c’était compter sans le magicien d’Ose, aka Sébastien Vion, aka Corrine. Une figure des nuits parisiennes, naguère habituée à traîner ses chaps et ses bas résille chez Madame Arthur (entre autres), où elle a donné naissance en 2019 à cet hybride littéralement unique, puisque création à la fois bigarrée et intimiste, transgressive et dévote, qui, cinq années plus tard, a poursuivi sa croissance et semble bien mettre désormais tout le monde d’accord (France Inter, Télérama, l’Humanité… jusqu’à Chloé Mons et Poppée B., respectivement veuve et fille de, présentes dans l’assistance). A juste titre.

Il était une fois, donc, un garçon tombé en pâmoison, en 1990, à 16 ans, lors d’un concert à l