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Avec «Makbeth», le Munstrum crie sur tous les rois

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Le classique de Shakespeare est mis à jour dans une interprétation spectaculaire et masquée où la pyrotechnie gestuelle crée des images inouïes.
«Makbeth», par le Munstrum Théâtre. (Jean-Louis Fernandez)
publié le 4 mai 2025 à 15h29

Macbeth avec un K, il suffirait d’une lettre pour tout faire exploser ? En tout cas c’est le programme du Munstrum, compagnie «pleine de bruit et de fureur», qui déborde cette fois la pièce monstre de Shakespeare, n’en déplaise aux «universitaires» dénoncés sur scène dans un aparté inutilement démago. On a bien compris que l’académisme convenu n’aurait pas sa place dans cette version clownement funèbre, peuplée de figures aux masques de résine, qui sont à chaque fois, ni tout à fait les mêmes, ni tout à fait des autres ; prenez les deux sculptures de la pochette The Division Bell des Pink Floyd et vous aurez le couple Lionel Lingelser en Lady et Louis Arene en Macbeth.

Alors pour exister dans un monde où chacun⋅e est tous les autres à la fois, bourreaux et victimes, il faut forcer le trait et tout donner. Derrière leurs masques, les interprètes du Munstrum ne s’économisent pas. Chorégraphies, courses, roues circassiennes, scènes de combat, les corps exultent dans une pyrotechnie gestuelle sur plus de deux heures, véritable marathon pour ces athlètes activistes qui se vautrent joyeusement dans l’esthétique élisabéthaine de Shakespeare. Et puis ça gueule à tout va, p