En avant-scène, alors que la salle bruisse encore des bavardages des nombreux lycéens présents ce soir-là, un jeune homme qui leur ressemble nous prie d’éteindre nos téléphones puis enchaîne tout de go avec un petit point mythologie grecque : le voilà empêtré dans le récit de la pomme de la discorde, celle que le berger Pâris préfère offrir à la déesse Aphrodite, précipitant ainsi un gros bazar. Ménélas jaloux, Iphigénie sacrifiée, Troie dévastée, le cycle des guerres et le massacre des fils par les pères : c’est à une épopée à pas de course que nous convie Jean-François Sivadier. Le rythme et le ton laissent craindre d’abord une forme d’opportunisme, décidément de saison, à récupérer de façon plus ou moins astucieuse sur scène des facilités narratives à la sauce Netflix – citons les récents spectacles de Caroline Guiela Nguyen ou de Baptiste Amann. Netflix qui – coïncidence ? – propose ces jours-ci une réactualisation burlesque des grands mythes olympiens dans une série baroque (Kaos) carburant aussi à l’irrévérence potache.
Mais ne boudons pas notre plaisir. Voici un spectacle d’une monstrueuse ambition, qui entend tout montrer de cette grande famille en faisant feu de tout bois, depuis le théâtre antique jusqu’au feuilleton contemporain, en pas