Menu
Libération
On fait le bilan

Avignon : au festival, ô des espoirs !

Article réservé aux abonnés
Cette 75e édition, ­l’avant-dernière d’Olivier Py en tant que directeur, fut plus excitante et moins lénifiante que les précédentes. Passage en revue des belles surprises d’Avignon et de ses thématiques qui les traversaient.
Dans Sonoma, le chorégraphe espagnol Marcos Mauro adapte García Lorca à la sauce Super Bowl. (Christophe Raynaud de Lage/Christophe Raynaud de Lage)
publié le 24 juillet 2021 à 7h14

«Enfin, cette année, on respire !» Pas sûre de communier avec ce trait d’humour noir, lancé par un programmateur, mais c’est vrai que c’était étrange : les remix de Let It Be à l’orgue de barbarie ont résonné comme il se doit dans les rues d’Avignon, cette année, mais pour qui ? Où étaient-ils, ces milliers de spectateurs applaudissant habituellement, dans les ruelles saturées, les parades exaltées de comédiens déguisés en tranche de cheddar ? En effet, la cité des Papes était ce mois-ci quasi respirable, et le festival, tristement étouffant pour tous les théâtres et comédiens du off (1070 spectacles…) jouant plus que jamais leur peau ici. «Nous constatons une baisse moyenne de fréquentation de l’ordre de 30 à 40 %, quels que soient les théâtres, avec des pics à 60-70 % quand il s’agit d’un public jeune et familial. Ce qui est cohérent puisque c’est la catégorie de population la moins vaccinée», nous informe Harold David, directeur et coprésident de la Fédération des théâtres indépendants d’Avignon. La fréquentation, déjà difficile en début de festival (à part pour le in, la sélection suisse et les grands succès du off comme Dépôt de bilan) n’est pas remontée après l’annonce par le gouvernement, le 12 juillet, et après dix jours d’exploitation des spectacles, de l’extension du pass sanitaire obligatoir