Il y a la gestuelle, la voix, la silhouette, la présence si particulière, délicate et affirmée de Marie Vialle sous les deux immenses platanes du cloître des Célestins et le bruissement du vent (dernier souffle du mistral qu’on regrettera avant la canicule) dans les branches qui accompagne l’actrice. Il y a la manière étrange, hypnotique et fascinante qu’a Yann Boudaud de s’envelopper dans l’espace, de rendre l’air presque solide et d’y placer son corps comme en apesanteur en rendant à chaque sonorité son épaisseur. Dès qu’il entre en scène, comment ne pas penser à Claude Régy avec lequel il a tant travaillé et dont tout son être sur scène semble garder la trace ? Marie Vialle et Yann Boudaud se mettraient à voler, on ne serait pas plus étonné que ça, ce qui permettrait de clouer le bec à tous ceux qui avouent volontiers qu’ils haïssent le théâtre dans son ensemble et sans quartier, et notre crédulité et absence de surprise ne viendraient pas uniquement de ce que d’oiseaux et de devenir volatil des humains, il n’est question que de ça, dans cette adaptation d’un roman de Pascal Quignard Dans ce jardin qu’on aimait, tissé avec des récits d’écoute et de partitions d’oiseaux de Simeon Pease Cheney.
Rossignol, grive, merle-bleu
La représentation débute dans une continuité totale avec le chant des cigales en plein air et toute la salle est saisie de la voir ainsi