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Danse

Bintou Dembelé cherche son «G.R.O.O.V.E» à Marseille et Avignon

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Après le succès des «Indes Galantes» à l’Opéra de Paris, à nouveau entourée des jeunes virtuoses des «danses marronnes», la pionnière du hip-hop en France entraîne le public de Marseille et d’Avignon dans une lente déambulation lyrique qui laisse parfois sur le bord de la route.
«G.R.O.O.V.E.» passe de la tragédie à l’«empowerment». (Christophe Raynaud de Lage)
publié le 3 juillet 2023 à 16h29

Ça va dépoter ? Deux des grands festivals de l’été donnent une place de premier choix à cette famille bouillonnante de la danse encore mal connue du grand public : celle du krump, voguing, kuduro, dancehall, pantsula et autres danses dites «communautaires», inventées par les minorités raciales et sexuelles des grandes métropoles de Kingston, Kinshasa, New York ou Paris, et qui racontent chacune à leur façon une histoire contemporaine tissée de flux migratoires et de questions postcoloniales. La chorégraphe pionnière du hip-hop en France Bintou Dembélé présentait G.R.O.O.V.E au Festival de Marseille avant d’ouvrir, le 5 juillet, celui d’Avignon et l’on trépignait d’avance dans l’attente de cette grande parade déambulatoire faite de courts métrages, solos, duos, danses de groupe.

L’enthousiasme ne naissait pas de nulle part. Premièrement des Indes galantes, aventure très saluée depuis sa naissance à l’Opéra de Paris et pour laquelle Bintou Dembélé avait fédéré autour d’elle une jeune scène française multiculturelle, encore largement hors radars institutionnels. Ensuite, d’une rencontre pour Libération aux Ateliers Médicis de Clichy, lors de laquelle l’artiste avait exposé son grand projet pour la France : réa