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Libération
Reportage

Une association culturelle délogée à Hénin-Beaumont: «Cette violence est caractéristique du RN»

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L’Escapade à la tête du théâtre emblématique de la ville, fief de Marine Le Pen, est contrainte de quitter les lieux après des mois de tensions avec la mairie Rassemblement national. Dans la région, la solidarité s’organise pour accueillir les membres ainsi que les artistes et faire perdurer une aventure vieille de 60 ans.
L'Escapade à Hénin-Beaumont, place forte de la culture et de l’éducation populaire dans le bassin minier du Pas-de-Calais. (François Greuez/SIPA)
par Stéphanie Maurice, envoyée spéciale à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais)
publié le 23 janvier 2025 à 8h06

Ce jeudi 23 janvier est le dernier jour de l’Escapade, à Hénin-Beaumont. Une place forte de la culture et de l’éducation populaire dans le bassin minier du Pas-de-Calais est tombée. La mairie RN a exigé de l’association gestionnaire de la salle de spectacles qu’elle quitte les lieux, par lettre recommandée. Mardi soir, une réunion publique s’est tenue pour expliquer, et essayer d’imaginer un avenir hors les murs, sans la subvention municipale et la mise à disposition de personnel, 65 % de son budget. Il n’y aura pas de grève des artistes, comme en début de saison, après des mois de tensions et de guérilla, sur fond de désaccords entre un directeur en arrêt maladie et la municipalité. Mais la solidarité s’organise : la Gare, à Méricourt, accueille la résidence de la compagnie LaZlo qui devait commencer à l’Escapade ; Ose Arts, une salle de Carvin, a proposé un asile artistique. «L’objectif, c’est de trouver un nouveau lieu. Il faut qu’on rêve, sinon on est mal barré», explique le nouveau président de l’association, Jérôme Puchalski.

«Romain, n’est-ce pas que M. le maire est d’accord ? Il est pour l’Escapade, je l’ai vu dans le journal.» La dame était émue, à la dernière assemblée générale, le lundi 13 janvier. Elle s’adresse, par son prénom, au directeur des affaires culturelles présent