Il y a quelque chose d’un élan empêché dans la gestuelle pourtant magnétique d’Amir Sabra, qui entraîne son public des ruelles du Panier à la scène du théâtre de Lenche, à quelques pas. Le danseur et chorégraphe palestinien, qui a grandi dans un camp de réfugiés proche de Naplouse en Cisjordanie, présente pour la première fois au Festival de Marseille Within This Party, une forme courte qui débute par une déambulation et conjugue breakdance et dabkeh, danse traditionnelle du Levant.
La dabkeh est une invitation à rejoindre un cercle de célébration, comme le montrent ces vidéos projetées en arrière-plan qui diffusent des pieds de danseurs filmés dans la rue, d’une énergie éruptive qu’Amir Sabra tantôt disrupte, tantôt prolonge. Sorte de pendant «XXL» à cette proposition, Tarab, en clôture du festival, se voudra une «fête performée» de trois heures. Une centaine d’amateurs qui ont suivi ces dernières semaines des ateliers de transmission des différentes formes dansées, relaieront les interprètes au plateau pour entraîner les spectateurs.
«Dans la tradition levantine, le tarab est une expérience sensorielle et collective d’élévation, d’extase musicale, développe le chorégraphe Eric Minh Cuong Castaing, à l’origine du projet. Cette rencontre repose donc sur de la musique live, portée par le compositeur libanais d’origine palestinienne Rayess Bek, des chants et différentes formes de danse, dont la dabkeh.» Loin d’être une tradition figée, l