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Festival d'Avignon

De Mumbai à Alençon, les grands secrets des petites mains de la mode dans «Lacrima»

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Immersion dans l’univers confidentiel de la haute couture, la nouvelle saga de Caroline Guiela Nguyen, portée sur scène au festival d’Avignon, a conduit le costumier Benjamin Moreau jusqu’en Inde, à la découverte des brodeurs musulmans œuvrant pour les grandes maisons occidentales.
Lacrima (Jean-Louis Fernandez/festival Avignon)
publié le 2 juillet 2024 à 6h00

Caroline Guiela Nguyen voulait travailler sur les secrets. Elle aurait pu ancrer son nouveau mélodrame théâtral dans l’univers des renseignements généraux. Elle a choisi un autre bureau des légendes, celui de la haute couture et de ses innombrables petites mains œuvrant dans l’ombre dans la plus haute confidentialité, héritant de savoir-faire ancestraux d’une minutie extrême transmis, de mère en fille, de père en fils. Intarissable réservoir de métaphores que ce secteur du luxe, qui permet à l’autrice de Lacrima de «tisser» ensemble, «de fil en aiguille», les destins de personnages amenés à «lever le voile» sur des vérités longtemps tues. Et puis, «comme la nourriture dans Saigon [précédente pièce narrant l’exil des Vietnamiens en France, ndlr], la couture est un sujet qui rassemble», indique Caroline Guiela Nguyen, qui embarque à nouveau dans l’aventure des comédiens professionnels comme des quidams, dont les Indiens Charles Vinoth Irudhayaraj, Rajarajeswari Parisot et Vasanth Selvam. «Que ce soient Dinah, Liliane, Vasanth, Anaele, Vinoth, Nanii − c’est-à-dire des gens vraiment très différents – il y a un rapport affectif à la couture, parfois tout simplement parce que des gens ont pu voir leur mèr