Après plusieurs semaines de suspens, les salariés du Quai d’Angers ont reçu, par mail, mercredi soir, la démission de celui qui dirigeait leur Centre Dramatique National (CDN) depuis début 2020. Déjà engagé sur la re-création de l’opéra-rock Starmania à sa prise de fonction, le metteur en scène quadragénaire s’est retrouvé dans une situation sans «précédent» explique-t-il dans sa lettre, après avoir été nommé directeur artistique des futurs Jeux Olympiques de Paris.
«Aucun CDN n’avait eu à envisager une telle situation». D’abord désireux de poursuivre son projet pour cet établissement public employant 45 salariés jusqu’à la fin de son premier mandat (décembre 2023), d’assurer «une continuité» et de retrouver son poste à l’issue de sa mission aux JO, Thomas Jolly a finalement considéré, écrit-il, l’option «trop déstabilisante pour la structure».
Révélé au grand public lors du festival d’Avignon 2014, à l’époque dirigé par Olivier Py, l’ancien élève de Stanislas Nordey a été acclamé par une partie du public pour ses marathons théâtraux à l’esthétique baroque Henry VI ou Richard III. En 2019, avant de candidater à la direction du Quai, seul CDN de la Région Pays-de-la-Loire, Thomas Jolly avait brigué celle du très prestigieux et plus doté Théâtre National Populaire de Villeurbanne mais n’avait pas été retenu en short-list. Choix dont il s’était étonné sur les réseaux sociaux en dépit d’un avis de consultation qui réclamait clairement, au vu des dimensions du paquebot, «une expérience significative dans la direction d’un établissement culturel».
Le Quai d’Angers fut donc la première institution que le fondateur de la compagnie Piccola Familia a pu diriger, et ce pendant près de trois ans, avant de s’envoler vers d’autres cieux. Les détails de sa démission seront connus sous peu.