Tout se joue dans les premières minutes au théâtre, dès la première prise de parole. Pour Cosmos, elle sera gentiment approximative : Dominique Joannon est une circassienne qui bute, se reprend, histoire d’établir une connivence avec le public, de lui signifier qu’il n’y a pas d’autorité sur le plateau, que personne ne cherche à prendre le pouvoir. Face public, elle décline son identité de personnage, «Domi», astrophysicienne, et fait son cours sur le mode sympa : «Si vous regardez, j’sais pas, ben vous prenez une pièce de 1 euro… c’est fabriqué avec du nickel, du cuivre, euh j’sais pas ce qu’y a dedans… votre pièce d’un euro, elle est passée plusieurs fois dans une étoile… c’est rigolo quand même d’y penser, non ?» Non.
Dominique Joannon, d’origine chilienne, passe à l’espagnol que vient traduire l’actrice Elphège Kongombé Yamalé, qui y met de l’intention. Trop. Histoire, cette fois, qu’on se comprenne bien, comme dans ces spectacles jeunesse quand les émotions sont appuyées. Et ce sera le cas pendant toute cette pièce scolaire qui raconte une double histoire bien «dans l’air» du temps : celle de deux astrophysiciennes d’aujourd’hui mise en écho avec le parcours de combattantes de treize Américaines, pilotes d’avion dans les années 50, sélectionnées pour un programme qui aurait dû les envoyer dans l’espace. L’expérience sera annulée au dernier moment. Cosmos retrace leur lutte pour se faire entendre, exiger l’égalité des droits jusque devant le Congrès,