Mais quel dommage ! Une nouvelle pièce d’une autrice ô combien attendue, Alice Zeniter, succession emballante de courtes scènes rapides et rythmées, qui aiguise la curiosité à la lecture sur le visage qu’elle prendra au plateau, inspirée du mythique Martin Eden de Jack London. Une distribution entièrement féminine où les actrices – Mélodie Richard, Ana Blagojevic, Leslie Bouchet – excellent à incarner plusieurs personnages et à donner l’illusion qu’elles sont une foule. Une révélation, avec la formidable Camille Léon-Fucien dans le rôle-titre d’Edène, jeune fille du lumpenprolétariat qui aime découvrir des bouquins dans les boîtes à livres et rêve d’écrire dans une langue qui soit vraiment la sienne et être publiée. Et finalement, une représentation dont on ne cesse de réaménager l’espace scénique, de préciser les lumières, et de s’interroger sur qui pourrait bien (re)mettre en scène Edène, ici montée par l’autrice elle-même dans une version curieusement amorphe par rapport à l’énergie que dégage son texte.
Qu’est-ce qui cloche ici ?
Mais quelle pertinence ! Car la pièce ne parle que de ça : de l’imposture des jugements esthétiques et de ceux qui s’accordent la mission de discerner le bon grain de l’ivraie et de le faire savoir. De la violence des attaques qui déconsidèrent le go