Un après-midi de novembre, en 2020, Ambre (1) est seule sur scène, assise sur une chaise. Face à elle, une caméra, ses camarades de classe et Hélène Zidi, fondatrice de l’école de théâtre Le Laboratoire de l’acteur, située dans le XIe arrondissement de Paris. L’apprentie comédienne doit se présenter, comme si elle passait un casting. Très vite, la professeure de 65 ans la «casse» : «T’es complètement crispée, coincée. Tu veux rester figurante toute ta vie ?» Et exige une scène d’impro : elle doit jouer une mère se prostituant pour nourrir son enfant et mimer une fellation.

«J’étais sidérée. C’est difficile à décrire, d’autant plus que j’ai des traumatismes liés à cet acte sexuel», souffle Ambre. Au bout de quelques minutes, voyant que l’étudiante ne suit pas ses consignes, Hélène Zidi lui tourne le dos et s’adresse aux élèves : «Rien à faire, elle a des blocages. C’est pourtant pas si difficile de mimer une fellation.»

Près de cinq ans plus tard, en janvier, Ambre, 33 ans aujourd’hui, a raconté ce douloureux moment lors d’un autre huis clos, à l’Assemblée nationale, dans le cadre des travaux de la