La particularité du Festival d’Aix est de proposer chaque année une nouvelle production d’un opéra de Mozart. Cette édition consacre donc les Noces de Figaro, la première partie du triptyque ayant associé le Salzbourgeois au librettiste Lorenzo Da Ponte (suivront Così Fan Tutte et Don Giovanni). Mis en scène par la Néerlandaise Lotte de Beer, dont le travail s’articule autour des jeux de genre et de pouvoir avec une résonance contemporaine, ces Noces brillent par la particularité de son extraordinaire casting, qui aligne trois chanteuses exceptionnelles.
Deux d’entre elles sont passées par l’Académie du Festival : Julie Fuchs et Lea Desandre. Fuchs, soprano légère, est en tout point redoutable. Timbre clair éclatant, pure maîtrise technique et soif de jeu : elle brille dans le buffa par son chant mais aussi son théâtre. Icône du milieu, sollicitée par exemple pour chanter aux obsèques quasi nationales de Johnny Hallyday, la détentrice de trois Victoires de la musique classique est presque devenue le porte-voix d’une profession très touchée pendant le Covid. Elle interprète Susanna, que le comte Almaviva poursuit de ses assiduités.
La mezzo Lea Desandre, elle, creuse un sillon plus baroque. Habituée des salles de spectacle où elle a passé sa jeunesse à assister à des opéras, elle est re