Une édition presque comme les autres. Pour accéder au Festival d’Aix, qui se déroulera pleine jauge, il faudra néanmoins présenter un pass sanitaire faisant état d’une vaccination ou d’un test PCR négatif de moins de quarante-huit heures. Une fois cette formalité accomplie, le spectateur aura le bonheur d’assister à deux spectacles supplémentaires. Le festival propose traditionnellement cinq nouvelles productions, elles se montent à sept cette année, augmentées donc de deux opéras (Innocence et le Coq d’or) prévus pour l’édition avortée de 2020. «Cela donne la possibilité de voir au même moment deux mises en scène du même artiste, ce qui ne se fait jamais dans une maison d’opéra», explique le directeur du festival, Pierre Audi. En l’occurrence, Barrie Kosky et Simon Stone présentent chacun deux mises en scènes de spectacles différents. Au niveau financier également, l’édition est presque comme les autres : le festival a bénéficié des aides de l’Etat venant du plan de relance pour la Culture, les mécènes ont persisté, les coproductions ont été reportées en bonne entente. D’une manière générale, «les sommes affectées aux productions, que ce soit l’an dernier ou celle-ci, le restent. Nous n’avons rien annulé. Cela crée un effet positif dans la mesure où on ne perd pas de terrain sur la pandémie. Nous donnons deux premières mondiales et trois productions à l’Archevêché, ce qui est une première», se réjouit Audi. Les opéras de l’an dernier s’ajoutent et ne se substituent pas aux éditions à venir : le Couronnement de Poppée sera joué en 2022, Wozzeck et Così Fan Tutte en 2023. Une édition presque comme les autres, donc, même si plus ambitieuse. Et nourrie de ces questions qui traversent les années et les pandémies : «Le festival, atypique par son brassage, est un organisme général qui raconte l’histoire de l’opéra, mais qui parle aussi de son futur et de son présent. Un baromètre artistique de notre conviction que l’opéra est un art qui doit survivre, évoluer, exister et qui peut être utile aux jeunes générations», conclut Pierre Audi. Malgré le Covid, il s’agit de désavouer le mythe que l’opéra est en train de mourir.
Éditorial
Festival d’Aix : «Survivre, évoluer, exister»
A l'Hôtel Maynier d'Oppede dans le cadre du Festival d'Aix-en-Provence, en juillet 2011. (Patrick Berger/Patrick Berger/ArtComArt)
par Guillaume Tion
publié le 21 juin 2021 à 17h34
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