Evidemment que c’est politique. Comment la décision de faire de l’arabe la langue invitée du 79e festival d’Avignon, au même titre que l’anglais et l’espagnol les années précédentes, pourrait-elle échapper au politique dans le climat actuel d’instrumentalisation de tous et de tout – de la guerre à Gaza à l’accueil des personnes migrantes en passant par les relations franco-algériennes ? Pourtant, à parcourir le programme de la nouvelle édition du festival d’Avignon, qui vient d’être révélée par son directeur Tiago Rodrigues lors d’une conférence de presse ce mercredi, ça saute aux yeux : mettre sur scène, en mot comme en danse, la langue commune au Liban, au Maroc et à la Palestine, à l’Algérie et à la France (elle y est la deuxième la plus parlée), c’est avant tout choisir des œuvres. C’est «découvrir cette langue et la traverser, être frappé par sa poésie», résume Tiago Rodrigues qui signe la programmation de son troisième festival, du 5 au 26 juillet cette année. Dans le programme, le mot d’introduction qu’il a rédigé est traduit en français, en anglais et en arabe. Il commence par une phrase du poète palestinien Mahmoud Darwich : «Je suis toi dans les mots.»
L’arabe, langue commune mais aussi multiple, tant ses dialectes et ses registres sont variés. Excellente