Le sol c’est de la terre, ou du gravier, sur lequel il s’avance pieds nus, en costume et chemise noire, le micro à la main. Laurent Sauvage est le centre d’Album, texte-poème écrit sur mesure par Lola Molina et Lélio Plotton à la mise en scène, qui l’imaginent en rocker, punk si on veut, qui prend la parole pour cracher sur l’industrie musicale, les agents, les communicants, bref tous ceux qui se font du fric sur ses mots d’ââârtiste, alors que lui rêvait d’un corps à corps direct avec le public, un circuit court du producteur au consommateur. Bien sûr, c’est beaucoup mieux dit que ça, un peu trop parfois tant le texte s’autocélèbre, se gargarise de ses «mots» qui envahissent l’écran vidéo en fond de scène et recouvrent le corps du Sauvage.
Petite mésange
Lui est impeccable dans un exercice spoken word impressionnant de justesse, gravité de la voix, un air de Bertrand Belin-Rodophe Burger-feu Bashung. Ses phrases tombent toutes définitives ; c’est moins convaincant quand il passe au chant, peu