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Festival d’Avignon 2025 : les mille et une grimaces de Marlene Monteiro Freitas

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Esprit de carnaval en ouverture de la Cour d’honneur : la chorégraphe star cap-verdienne rêve ses nuits avignonnaises. Rencontre.

Marlene Monteiro Freitas le 6 juin 2025 au Centre culturel du Cap-Vert à Lisbonne. (Tatiana Saavedra/pour "Libération")
Publié le 27/06/2025 à 7h17

«Ça se passe dans une maison habitée par trois poupées que je sais chacune occupée à faire des choses très différentes dans des espaces séparés. J’entre et c’est un choc : je suis saisie de les voir travailler alors même que je sais que c’est là qu’elles habitent, que je connais leur existence. En fait c’est leur apparition qui me surprend : j’ai beau savoir ce qui se passe, je suis en état de choc.» C’est le dernier rêve de Marlene Monteiro Freitas à moins d’un mois de la création de son nouveau spectacle, Nôt, en ouverture du festival d’Avignon le 5 juillet. Un rêve qui raconte peut-être la réalité du théâtre, ce rendez-vous dont on connaît les règles du jeu, la salle, la scène, et puis parfois, ça arrive, le choc. Celui qu’on attend, entre les deux murs de la cour du Palais des Papes, «le mur immense des spectateurs, le mur énorme du Palais et nous au milieu, dans la Nuit (Nôt) comme dans un rêve, où tout est disproportionné».

Rituels dionysiaques le cul par-dessus tête

Marlene Monteiro Freitas, lion d’argent à la Biennale de Venise 2018, star des plateaux de danse contemporaine dont elle explose les codes depuis 2005, c’est déjà le choc incarné des contraires : la douceur