Y a-t-il des danses honteuses, considérées comme laides ? Celles qu’on ne pratique plus parce que cataloguées comme folkloriques, trop éloignées des codes de la danse contemporaine telle qu’elle se donne (et se consomme) aujourd’hui sur les scènes du monde ? C’est de ce point de départ que la danseuse Amrita Hepi, née en Australie avec des racines liées à la communauté autochtone bundjalung et à la tribu maorie ngapuhi, en Nouvelle-Zélande, a créé Rinse en 2020. Co-créé avec la dramaturge australienne Mish Grigor et présenté pour la première fois en France, ce spectacle autant dansé que parlé est une autobiographie aussi érudite qu’intime sur les chemins intérieurs que prend une discipline quand elle est fortement irriguée par la culture occidentale.
Force tellurique
Comme beaucoup de danseuses, Amrita Hepi, 36 ans, s’est formée à la danse classique et contemporaine avant de s’exiler à New York, dans la vingtaine, où elle a voulu marcher dans les pas d’