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Libération
Journal de bord

Festival d’Avignon, jour 14 : un événement à plus d’un titre

Ce vendredi, on se fait rhabiller par Christian Lacroix, on retourne sur les bancs du collège et on révise l’histoire de la danse.
«Rinse» d'Amrita Hepi et «le Soulier de satin» d'Eric Ruf. (Christophe Raynaud de Lage ; Jean-Louis Fernandez)
publié le 18 juillet 2025 à 18h45

Les excès ont été cadrés (pour des raisons de respect du voisinage comme dans un souci écologique) mais l’affiche reste un élément central du Festival d’Avignon. Placards d’affiches, amoncellement d’affiches, déversement torrentiel d’affiches, sur les murs ou le long des poteaux, pour vanter les spectacles du Off, les fauchés accrochant leur flyer format carte postale à l’agrafeuse sur les pancartes des plus fortunés. En pressant le pas d’un théâtre à l’autre, un titre de spectacle nous accroche, deux autres lus trop vite n’en font plus qu’un (le Horla d’Annie Ernaux ?), on imagine aussi le brainstorming pour se démarquer dans une concurrence acérée (1 724 spectacles cette année dans le Off, tout de même). Il y a les intrigants (la Sœur de Jésus-Christ, Au-delà de la pénétration) et ceux qui ne mettent pas toutes les chances de leur côté, c’est courageux : Pôvre Vieille Démocrasseuse, Pourquoi je ne suis pas en haut de l’affiche, Rossignol à la langue pourrie, Je me petit-suicide au chocolat ou encore Noir, Juif et Borgne (non là on triche, c’est un spectacle sur Sammy Davis Jr). Il y a les multiples spectacles à prénom (Annette, Alexeï et Yulia, Frantz…) et ceux qui nous rappelle qu’on a oublié notre rendez-vous chez le dermato (la Peau des autres, Dans le silence des paumes, Une peau plus loin). Et nos préférés, les petits malins qui tentent de piquer des lecteurs à Katherine Pancol : la Lente et Difficile Agonie du crapaud buffle sur le socle patriarcal ou le Chemin du wombat au nez poilu.

Les spectacles du jour

On adore

Le Soulier de satin d’Eric Ruf. Découverte cet hiver lors de sa création à la Comédie-Française, la mise en scène magnifie l’œuvre de Paul Claudel grâce à de grandes toiles peintes esquissant paysages marins et ciels picturaux, et aux costumes démesurés signés Christian Lacroix. Un voyage de huit heures dans la nuit de la Cour d’honneur. Retrouver notre critique.

Du 19 au 25 juillet à 22h00 à la Cour d’honneur du palais des Papes (8 heures avec entractes).

Rinse d’Amrita Hepi et Mish Grigor. La danseuse d’origine australienne, aux racines autochtones néo-zélandaises, revient aux gestes d’avant son apprentissage de la danse. Notre critique.

On aime

Quelle Aurore, de Soa Ratsifandrihana. Dans une performance sur tapis de course, la chorégraphe accompagnée de la chanteuse Bonnie Banane fait monter le cardio en s’inspirant du défilement des contenus des réseaux sociaux. Lire notre critique.

Quelle Aurore de Soa Ratsifandrihana, avec Bonnie Banane. Dans le cadre de «Vive le Sujet» (série 2). Jusqu’au 19 juillet à 10h30 et 18h00 au JArdin de la Vierge du Lycée Saint-Joseph.

L’interview fournaise

Christian Lacroix. Le couturier habille les personnages du Soulier de satin de Paul Claudel, mis en scène par Eric Ruf. Ses costumes-monde déambuleront, de nuit, huit heures durant, dans la Cour d’honneur du palais des Papes, pour les six représentations de la pièce. «Il n’y a rien de plus triste qu’un costume “qui ne joue pas”»

Les coulisses

Ce samedi, le jeune chorégraphe Némo Flouret dont on avait beaucoup aimé le dernier spectacle présentera sa nouvelle création pour Avignon Derniers Feux. Lundi, Taire, de Tamara Al Saadi, Antigone au pays de l’aide sociale à l’enfance, fera sa première à Avignon.