C’est tous les jours Brel cette année au festival. Une vingtaine de titres dansés enchaînés par Anne Teresa De Keersmaeker et Solal Mariotte à la Carrière Boulbon, et Ne me quitte pas qui revient façon boomerang en ouverture et en clôture de la Lettre de Milo Rau. N’en jetez plus, c’est l’overdose. On tente une analyse «de quoi Brel est-il le nom» ? Allez c’est parti : Jacquot ou la statue du commandeur garant de la chanson théâtralisée, avec concours de grandiloquence et de présence scénique… Et pourquoi pas, la chanson peut aussi donner des leçons de théâtre, la preuve ce 14 juillet dans la Cour d’honneur, avec la programmation du concert-hommage à Oum Kalthoum, absolue diva, performeuse de marathons musicaux tenus dans la plus stricte immobilité. Décidément, le festival aime à célébrer les re-pères et re-mères. Oui, on la joue lacanien, en attendant Hervé «Vilar» chez Suzanne de Baecque. Mais ça, c’est une autre histoire.
Les spectacles du jour
On aime
Un spectacle que la loi considérera comme mien et Chapitre 4. Brefs et radicalement différents, les spectacles de la chorégraphe ukrainienne Olga Dukhovna et du dramaturge syrien Wael Kadour sont deux variations sur l’acte d’écrire et ce qu’on doit aux œuvres qui nous ont précédés : peut-on recycler les pièces des autres ? Quels fantômes habitent les spectacles ? Deux pièces indépendantes mais présentées ensemble dans le cadre de «Vive le sujet». Lire notre critique.
Jusqu’au 12 juillet à 10 h 30 et 18 h 00 au jardin de la Vierge du lycée Saint-Joseph (1 h 30). Dans le cadre de «Vive le sujet ! Tentatives», avec la SACD.
La Lettre de Milo Rau. Transmission, amour, mort… Dans «la Lettre», une pièce simple et légère, le metteur en scène et directeur du festival de Vienne explore la mythologie familiale de ses deux acteurs. Notre critique.
La Lettre de Milo Rau, avec Arne de Tremerie et Olga Mouak, spectacle en itinérance autour d’Avignon jusqu’au 26 juillet.
Allez-y sans nous
Israel et Mohamed, de Israel Galván et Mohamed El Khatib. Le danseur de flamenco et l’homme de théâtre s’essaient à un duo sur la mémoire et l’héritage qui, noyé dans la verve bien connue du second et malgré l’élégance du premier, ne raconte pas grand-chose. Notre critique.
L’interview fournaise
David Lescot. Rêverie, souci de soi et goût du risque : le metteur en scène et comédien, qui présente son spectacle jeune public Je suis trop vert, raconte son rapport au théâtre et à Avignon… «Le matin, je suis encore cru.»
Et demain ?
Samedi, on découvrira la deuxième mise en scène posthume de François Tanguy présentée au festival, Par autan, et on espère s’élever au Sommet avec l’artiste suisse Christophe Marthaler qui fait son retour à Avignon.
Le rush du lancement du festival se calme, on rentre en vitesse de croisière, vous pouvez détacher votre ceinture tandis que l’équipe théâtre de Libé va faire un peu d’ASMR. Ce journal de bord revient la semaine prochaine (lundi, mercredi et vendredi). Bon week-end à tous.