Tournez manège ! sur la scène de l’opéra Grand Avignon, c’est la scénographie de Thomas Ostermeier, pour sa version du Canard sauvage d’Ibsen : soit un plateau tournant qui fait apparaître un vestibule à la déco supposé bourgeoise avec duo de fauteuils de cuir noir modèle LC2 Le Corbusier, l’intérieur classe moyenne un peu foutraque d’un couple de photographes, et leur jardinet grillagé planté de sapins en fin de vie. Trois décors respectivement attribués au vieux et veuf Werle, cheveux de riche, sur le point de se remarier, et aux Ekdal, une famille déclassée à la suite d’une histoire de détournement de fonds. Honte sociale, trahison amicale, tragédie familiale, Ostermeier revient à ses fondamentaux après dix ans d’absence au Festival d’Avignon.
Ibsen, il connaît, il le monte depuis plus de vingt ans avec en point d’orgue l’Ennemi du peuple il y a treize ans, ici même au festival. Son Canard sauvage en est aujourd’hui la suite, mais en contrepoint, sur le sujet central de la